Le quotidien américain The New York Times rapporte que ce 30 octobre 2017, Paul Manafort, l'ancien directeur de campagne de Donald Trump, ainsi que son associé, Rick Gates, ont été convoqués par les autorités dans le cadre de l'enquête sur la prétendue ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine. Paul Manafort s'est rendu dans les locaux du FBI à Washington.
L'ancien directeur de campagne de Donald Trump et son associé sont visés par 12 chefs d'inculpation liés à des activités de lobbying aux Etats-Unis pour un parti politique ukrainien. Parmi les chefs d'inculpation, on retrouve l'accusation de complot contre les Etats-Unis, blanchiment, fausses déclarations et non déclarations de comptes détenus à l'étranger, d'après le porte-parole de Robert Mueller, procureur spécial de l'enquête russe.
Donald Trump a rapidement réagi à l'information sur son compte Twitter en écrivant : «Désolé, mais c'était il y a des années, avant que Paul Manafort ne fasse partie de la campagne.»
«Il n'y a PAS DE COLLUSION [entre Paul Manafort et la Russie]», a-t-il encore tweeté.
Robert Mueller, nommé le 17 mai 2017, a pour mission d'enquêter sur l'existence d'une éventuelle collusion entre la Russie et l'équipe de campagne de Donald Trump.
Paul Manafort et son associé pourraient ainsi être les premières personnes mises en examen dans le cadre de la collusion supposée entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie. Sauf que les faits qui leur sont reprochés se rapportent à des personnalités... ukrainiennes.
Imbroglio ukrainien
Retour en août 2016. En charge de la campagne de Donald Trump, Paul Manafort est alors contraint de démissionner, accusé d'entretenir des liens avec des fonctionnaires ukrainiens présentés comme pro-russes. Paul Manafort, directeur de campagne de Donald Trump à l’époque des événements, a servi comme conseiller de Viktor Ianoukovitch, l'ancien président ukrainien favorable au rapprochement de son pays avec Moscou.
D'après le New York Times, Paul Manafort aurait reçu 12,7 millions de dollars de la part du parti du président ukrainien déchu, information qui aurait été donnée par les autorités ukrainiennes issues du coup d'Etat de 2014 qui a porté au pouvoir Petro Porochenko, dans le cadre d'une enquête sur la corruption présumée du gouvernement de Viktor Ianoukovitch. Ce dernier est en outre considéré comme pro-russe aux Etats-Unis en raison de son socle électoral, en l'espèce celui de l'est de l'Ukraine, majoritairement composé de Russes ethniques.
Outre ces relations avec des fonctionnaires ukrainiens, le lien présumé entre Paul Manafort et la Russie n'est d'ailleurs que faiblement étayé. Les opposants à Donald Trump mettaient notamment en avant une information de l'agence AP selon laquelle Paul Manafort aurait été en relation avec l'homme d'affaires russe Oleg Deripaska au sujet de projets d'investissements en Ukraine à la fin des années 2000. D'après ce dernier, il n'était effectivement question que d'investissements et non pas de politique. Pour autant, plusieurs médias américains, dont le New York Times, en avaient alors déduit rapidement que Paul Manafort tenait une place centrale dans l'agenda supposé du Kremlin.