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«Puigdemont en prison !» : des milliers de manifestants pro-unité défilent à Madrid (IMAGES)

Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Madrid pour marquer leur opposition à la déclaration d'indépendance votée par le Parlement catalan. «La Catalogne ne sera jamais indépendante», a confié un responsable du conservateur.

«Puigdemont en prison !» : c'est en clamant ce slogan que des milliers de personnes ont manifesté le 28 octobre dans la capitale espagnole pour le maintien de la Catalogne dans le royaume, au lendemain du vote au Parlement catalan d'une déclaration d'indépendance qui pose un défi sans précédent à l'Etat espagnol depuis 40 ans.

«Ce qui s'est produit en Catalogne est une honte», s'est insurgé Carlos Fernandez, un ingénieur des mines de 41 ans, qui a rejoint à la mi-journée quelques milliers de personnes sur la place Christophe Colomb. «Et ce qui s'est passé ensuite aussi», a-t-il ajouté, dénonçant la convocation d'élections en décembre par le gouvernement central de Mariano Rajoy, qui a dissout le Parlement catalan, dominé par les indépendantistes, et destitué le président séparatiste de la région, Carles Puigdemont.

Une assistance plus clairsemée que précédemment 

S'il y a moins de monde, c'est parce que les gens pensent que la décision d'hier a tout réglé

L'assistance était plus clairsemée que lors des dernières manifestations pour l'unité de l'Espagne organisée par la Fondation pour la défense de la nation espagnole. Selon une estimation officielle citée par les médias, 50 000 personnes avaient pris part à la mobilisation. Les organisateurs ont avancé de leur côté le nombre de 250 000 participants. «S'il y a moins de monde, c'est parce que les gens pensent que la décision d'hier a tout réglé», a estimé, découragé, Carlos Fernandez.

La Catalogne n'a jamais été indépendante et elle ne le sera jamais

A la manifestation participaient aussi des représentants de la droite espagnole, dont Pablo Casado, l'un des dirigeants du Parti populaire (PP) au pouvoir. «La Catalogne n'a jamais été indépendante et elle ne le sera jamais», a-t-il déclaré à la presse, soulignant que la «démocratie y a[vait] été restaurée» en appliquant la Constitution.

«L'Espagne ne se rend pas», pouvait-on lire sur une banderole déployée par le groupe d'extrême droite Hogar Social, tandis que certains participants encourageaient un groupe de manifestants tenant des drapeaux de la légion espagnole.

Nous voulons que les partis indépendantistes soient interdits. Car, s'il y a des élections, c'est eux qui dirigeront à nouveau la Catalogne

«Nous voulons que les partis indépendantistes soient interdits. Car, s'il y a des élections, c'est eux qui dirigeront à nouveau la Catalogne», a commenté Candida Jimenez, une retraitée.

Le 27 octobre, le parquet avait annoncé qu'il enclencherait dans les jours qui viennent des poursuites pour «rébellion» à l'encontre de Carles Puigdemont, un chef d'accusation passible de 30 ans de prison, soit autant qu'un assassinat. 

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