La Hongrie a annoncé le 27 octobre par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, qu'elle s'était opposée à l'organisation du prochain sommet de la commission OTAN-Ukraine (COU), l'organisme responsable de développer les relations entre l'Otan est l'Ukraine, qui devait se tenir le 6 décembre. Peter Szijjarto a en outre précisé qu'il serait impossible de contourner ce veto hongrois, dans la mesure où la COU ne pouvait être convoquée qu'avec l'accord unanime des pays participants à la commission (soit tous les Etats membres de l’OTAN et l’Ukraine).
La décision hongroise est motivée par l'adoption en septembre d'un texte de loi ukrainien sur l'éducation, qui porte atteinte aux droits des minorités nationales, selon Peter Szijjarto.
La nouvelle législation, que le chef de la diplomatie hongroise a qualifié de «coup de poignard dans le dos», stipule que l'ukrainien deviendra, dès la rentrée 2018, l'unique langue utilisée pour les cours donnés au collège et au lycée. Jusqu'à présent, si l'enseignement de l'ukrainien était obligatoire pour tous les élèves, il était également possible pour les enfants de suivre les matières principales dans une langue de la minorité dont ils sont issus, de l'école primaire au lycée inclus. Cette disposition concernait en majorité des Russes, mais aussi des Hongrois, des Roumains, des Polonais, ou encore des Moldaves, l'Ukraine étant un pays dont la population est loin d'être homogène.
Cette loi avait été très critiquée en Europe au moment de son adoption, et pas seulement par les pays voisins de l'Ukraine. Le porte-parole du Conseil de l'Europe, Daniel Holtgen, avait fait part de sa déception, rappelant que les langues des minorités devaient «être respectées» sur le continent.
Au sein même de l'Ukraine, le gouverneur de la région de Transcarpatie, où vit une importante minorité hongroise, avait demandé le retrait du texte qu'il estimait contraire aux accords conclus par Kiev avec ses pays voisins en la matière.