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Né en France, Génération identitaire part à l'assaut du Royaume-Uni

Afin de créer un pont entre les mouvements identitaires américains et européens, l'organisation Génération identitaire, qui défend des positions radicalement anti-immigration, chercherait à s'implanter au Royaume-Uni.

Le mouvement Génération identitaire (GI), qui trouve ses origines en France et qui est déjà présent en Allemagne, en Autriche, ou encore en Italie, cherche désormais à s'implanter au Royaume-Uni.

La chercheuse à l'Institut pour le dialogue stratégique (IDS) Julia Ebner, spécialisée dans l'étude des groupes nationalistes, a confié le 22 octobre au journal britannique The Independent, que le groupe voyait le Royaume-Uni comme un pays clé pour établir un pont entre les mouvements identitaires américains et européens. Et, selon les informations qu'elle a récoltées auprès de personnes infiltrées dans le groupe, GI, dont l'un des principaux mots d'ordre est «stopper l'islamisation de l'Europe», pense pouvoir trouver sa place dans le pays.

Elle a notamment affirmé qu'une réunion avait récemment eu lieu à Londres, rassemblant des figures du mouvement identitaire, comme Martin Sellner, co-fondateur autrichien de Génération identitaire ou encore l'activiste américaine de l'alt-right, très en vue sur les réseaux sociaux, Brittany Pettibone.

«Ils ont constaté qu'il y avait un vide ici, parce que le Royaume-Uni dispose soit de mouvements très traditionalistes, comme l'English Defence League (EDL) et le British National Party (BNP), soit de mouvements d'ultra-droite, violents, tels que National Action, qui est aujourd'hui considéré comme une organisation terroriste», a-t-elle expliqué. «Il n'y avait rien entre les deux, et c'est cette niche qu'ils essaient de conquérir», a-t-elle ajouté, affirmant que le groupe misait particulièrement sur internet pour répandre son message.

Julia Ebner, qui se base toujours sur ses sources au sein de GI, a en outre déclaré que le groupe, pour arriver à ses fins, faisait son possible pour expulser ses membres trop extrémistes, et avait entrepris de bannir tous les symboles nazis. «Ils ont appris à faire très attention à la façon dont le mouvement apparaît publiquement, mais la rhétorique est très différente à l'intérieur», a confié Julia Ebner, soulignant également la capacité du groupe à utiliser la culture internet comme une arme.

Génération identitaire défend des positions anti-immigration radicales dans les pays où il est implanté. Parmi ses faits d'armes les plus marquants, le groupe a participé au projet «Defend Europe» en affrétant un navire en Méditerranée, le C-Star. Ce bateau avait notamment pour mission de signaler aux gardes-côtes les navires des ONG secourant les migrants en mer, et qui selon eux collaboraient directement avec les passeurs de clandestins vers les pays européens. Basé sur le financement participatif, Defend Europe avait notamment bénéficié d'importants dons venus du Royaume-Uni.

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