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L'OMS annule la nomination du président Mugabe comme ambassadeur de bonne volonté

Après une vive polémique, la nomination du président zimbabwéen au poste d'ambassadeur de bonne volonté de l'Organisation mondiale de la santé a été annulée. Plusieurs personnalités étaient montées au créneau.

Le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit avoir annulé le 22 octobre la nomination du président du Zimbabwe, Robert Mugabe, en tant qu'ambassadeur de bonne volonté, expliquant que cela était dans l'intérêt de l'agence de l'ONU après la controverse provoquée par sa décision.

«Au cours des derniers jours, j'ai réfléchi à la nomination de son excellence le président Robert Mugabe comme ambassadeur de bonne volonté de l'OMS [pour les maladies non transmissibles] en Afrique. En conséquence, j'ai décidé d'annuler cette nomination», a déclaré dans un communiqué le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le choix du président Mugabe annoncé cette semaine par l'ancien ministre éthiopien des Affaires étrangères avait provoqué un flot de critiques d'ONG dénonçant l'effondrement du système de santé zimbabwéen sous Mugabe, mais aussi de la part de pays contributeurs de l'OMS comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada. La situation des droits de l'homme dans le pays avait également été évoquée par les opposants à la nomination de Robert Mugabe. 

Dans un communiqué, le ministère canadien des Affaires étrangères s'était notamment inquiété de «la gravité des violations des droits de la personne» au Zimbabwe.

Pour sa part, le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait déclaré : «Quand j'ai entendu parler de la nomination de Robert Mugabe par l'OMS, franchement j'ai cru à un mauvais poisson d'avril. C'est absolument inacceptable et inconcevable que cet individu ait un rôle d'ambassadeur de bonne volonté de n'importe quelle organisation et encore moins de l'OMS.» 

Le département d'Etat américain avait réagi sur le même ton : «Le gouvernement américain a imposé des sanctions contre le président Mugabe en raison de crimes contre son peuple et de la menace qu'il représente pour la paix et la stabilité. Cette nomination contredit clairement les idéaux des Nations unies de respect des droits de l'homme et de la dignité humaine.»

Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a pris la direction de l'agence en juillet, a ajouté dans son communiqué avoir «écouté attentivement» les critiques et parlé au gouvernement zimbabwéen.

«Nous avons conclu que cette décision servait au mieux les intérêts de l'Organisation mondiale de la santé», a-t-il expliqué.

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