Une nouvelle que certains attendaient depuis plus de 50 ans. Donald Trump a annoncé dans un tweet que la plupart des dossiers JFK (initiales de John Fitzgerald Kennedy), regroupant les enquêtes sur l'assassinat du président Kennedy en 1963, longtemps bloqués et classés top secret, seront prochainement disponibles.
«Sous réserve de la réception de nouvelles informations, je vais autoriser, en tant que président, que les DOSSIERS JFK longtemps bloqués et classés top secret soient ouverts», a ainsi tweeté Donald Trump le 22 octobre.
Moment charnière de l'histoire des Etats-Unis, l'assassinat le 22 novembre 1963 du jeune président à Dallas, au Texas, alimente depuis des décennies des théories alternatives, notamment dues au fait que le tireur, Lee Harvey Oswald, ait lui-même été assassiné deux jours après son arrestation. Les conclusions controversées de de la Commission d'enquête présidentielle Warren, parues en 1964 et démenties partiellement par des commissions officielles ultérieures, ont elle aussi apporté de l'eau au moulin à des dizaines de théories plus ou moins farfelues pour expliquer l'un des assassinats les plus célèbres de l'Histoire.
Pressions de la CIA
Les spéculations avaient repris un nouveau souffle après la sortie du film JFK d'Oliver Stone en 1991. Face au débat public alors décuplé, une loi avait été signée en 1992 imposant la publication de tous ces documents, tout en conservant sous scellés une partie d'entre eux jusqu'à la date limite du 26 octobre 2017. Le président américain peut toutefois encore décider d'en maintenir certains secrets, pour des questions de sécurité. Une option que Donald Trump se réserve dans son tweet et qu'un responsable de la Maison Blanche a encore mis en avant.
«Le président estime que ces documents devraient être rendus accessibles dans l'intérêt d'une transparence complète, à moins que les services [de renseignement et sécurité] ne fournissent une justification claire et convaincante liée à la sécurité nationale ou au maintien de l'ordre», a déclaré ce responsable cité par l'AFP.
Citant des membres de l'administration, le magazine Politico avançait le 20 octobre que Donald Trump était sous pression, notamment de la CIA, pour qu'il bloque la publication de certains de ces feuillets, notamment ceux datant des années 1990 car ils pourraient exposer des agents et informateurs encore en activité.
Une grande partie des archives déjà révélées
Cinq millions de documents environ, provenant essentiellement des services de renseignement, de la police et du ministère de la Justice, sont conservés à Washington au sein des murs des Archives nationales. L'immense majorité, 88%, ont déjà été révélés au public, selon cette institution et 11% ont été publiés après avoir été caviardés.
Le 26 octobre, 3 100 documents qui n'ont encore jamais été dévoilés au public pourraient être finalement publiés, selon les médias américains, ainsi que la version complète de dizaines de milliers de documents qui avaient auparavant été caviardés.
Plus de 40 000 livres sur JFK avaient déjà été publiés au 50e anniversaire de sa mort, en 2013. Selon un sondage Gallup de l'époque, 61% des Américains pensaient encore qu'Oswald, assassiné deux jours après la mort de JFK, n'était pas le seul assassin, ce pourcentage étant toutefois le plus bas en 50 ans.
Le père de Ted Cruz, «avec Lee Harvey Oswald juste avant sa mort»
Donald Trump lui-même avait surfé sur la méfiance des américains envers la version officielle de l'assassinat du président Kennedy. Il avait en effet affirmé pendant la campagne de la primaire républicaine que le père du sénateur du Texas Ted Cruz, d'origine cubaine, avait été vu en présence de Lee Harvey Oswald juste avant l'assassinat.
«Que faisait-il avec Lee Harvey Oswald juste avant sa mort ? C'est horrible», avait déclaré le futur président américain sur Fox News à propos de Rafael Cruz, qui avait combattu avec Fidel Castro avant d'en devenir un farouche opposant. L'ambivalence de Lee Harvey Oswald, soupçonné d'avoir eu des liens à la fois avec les milieux castristes, mais aussi anti-castristes a en effet alimenté son lot de spéculations et de théories.
«Cet homme [Trump] est un menteur pathologique», s'était cependant défendu Ted Cruz qui s'est depuis rallié au président républicain.