Après une première évacuation le 13 octobre pour cause d'émanations toxiques, le nouveau bâtiment de l'Union européenne (UE) «Europa» a de nouveau dû être vidé de ses occupants le 18 octobre pour la même raison.
Cette fois, contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps par le Conseil de l'UE, ce désagrément va obliger le prochain sommet européen à déménager pour sa session des 19 et 20 octobre.
Le 18 octobre, plusieurs personnes souffrant a priori de «symptômes légers» ont été transportées à l'hôpital après s'être «senties mal», selon des informations rapportées à l'AFP par le secrétariat général du Conseil de l'UE, l'institution installée dans ce bâtiment.
«Il n'y a pas de craintes sécuritaires, mais quels que soient les dégâts pour notre réputation, nous avons pensé qu'il valait mieux déplacer [le sommet] pour le bien-être de tous», a expliqué une source européenne à l'AFP. «Nous n'avons pas de contre-indications car nous n'avons pas eu le résultat final des enquêtes», a ajouté cette source.
Le 13 octobre, 20 personnes avaient été intoxiquées. Les émanations toxiques dans les cuisines avaient été attribuées à une réaction chimique entre deux produits de nettoyage industriel.
Les polémiques autour du bâtiment Europa, tout un symbole
Ce désagrément technique vient s'ajouter à une liste de mini-polémiques soulevées par la construction d'Europa, bâtiment à l'architecture futuriste dont la construction a coûté 320 millions d'euros et qui a été inauguré en décembre 2016 après une série de retards.
En septembre, certaines personnalités politiques européennes, comme William Dartmouth, élu britannique du parti souverainiste UKIP, avaient commenté ces importantes dépenses et estimé que les pays du sud de l'Europe seraient «bien peu enthousiastes» de savoir que l'UE dépensait tant d'argent pour entretenir ses locaux. «Ils sont plus intéressés par l'idée de construire leur super-Etat européen que par le bien-être des Etats membres», avait-précisé l'élu britannique, en faisant référence aux instances européennes.
Mais au-delà de la question de ces dépenses jugées par certains excessives, les Bruxellois ont également exprimé leur agacement à l'été 2017. Les travaux récurrents liés aux rénovations et aux constructions de l'UE créent des embouteillages incessants et font hausser les sourcils des habitants de la capitale belge qui cohabitent avec l'UE et ses dizaines de bâtiments depuis les années 1960.