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A Séoul, Hollande dénonce l'«imprévisibilité» de Trump et sa «double faute» sur le nucléaire iranien

Pour son premier grand discours depuis son départ de l'Elysée, donné lors d'une convention internationale à Séoul, François Hollande a critiqué la ligne suivie par Donald Trump dans le dossier iranien, ainsi que son retrait de l'accord de Paris.

François Hollande a dénoncé le 17 octobre à Séoul la ligne suivie par Donald Trump sur le nucléaire iranien et la «confusion» régnant à la Maison Blanche, lors de son premier discours sur les enjeux géopolitiques depuis son départ de l'Elysée.

Prolifération nucléaire, climat, protectionnisme, multilatéralisme... L'ex-président socialiste français s'est fendu d'une charge contre l'action du président américain et son «imprévisibilité» en matière de diplomatie. «La décision de Donald Trump de ne pas certifier l'accord et de demander au Congrès de durcir les sanctions constitue à mes yeux une double faute», a déclaré l'ancien chef de l'Etat lors du World Forum Knowledge.

François Hollande a d'une part estimé que c'était «méconnaître l'objet même de la négociation», qui avait pour but «d'empêcher l'Iran d'accéder à l'arme et non à ce stade encore de lui faire changer sa politique, même si c'était le pari que l'accord contenait». L'ex-président français a ensuite accusé Donald Trump, agissant ainsi, de «jeter le discrédit» sur de potentielles futures négociations avec la Corée du Nord.

Le 13 octobre dernier, Donald Trump a annoncé la «non-certification» des engagements de l'Iran dans le cadre de l'accord sur son programme nucléaire. Celle-ci place le Congrès américain en première ligne : les parlementaires ayant désormais 60 jours pour décider s'ils rétablissent les sanctions levées depuis 2015, ce qui rendrait l'accord caduque.

Hollande inquiet du «réveil des puissances d'hier»

François Hollande a également fustigé la dénonciation par Donald Trump de l'accord de Paris sur le climat, qu'il a souvent présenté comme l'une des fiertés de son quinquennat: «La tentation du chacun pour soi, qui est pourtant absurde en matière d'environnement, s'en trouvera favorisée», a-t-il affirmé.

Enfin, dénonçant la montée des protectionnismes, François Hollande s'est interrogé sur un «réveil des puissances d'hier», en citant l'affirmation de la Russie, de la Chine, du Japon et d'autres pays comme la Turquie, l'Iran et l'Arabie Saoudite.

«Le monde n'a jamais été aussi multipolaire, ce qui rend plus compliqué nécessairement la régulation internationale et surtout le rôle de la première puissance, en l’occurrence les Etats-Unis, surtout si à son sommet, la confusion règne», s'est inquiété l'ex-chef de l'Etat. 

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