Pyongyang a menacé via l'agence d'Etat KCNA le 13 octobre, de lancer une «salve de missiles» dans les eaux proches de l'île américaine de Guam, alors que des vaisseaux militaires américains se trouvent à proximité de la péninsule coréenne. Ainsi, Kim Kwang-hak, chercheur à l'Institut des études américaines du ministère des Affaires étrangères de République populaire démocratique de Corée, a déclaré selon KCNA que les«provocations militaires insensées» des autorités américaines avaient confirmé aux dirigeants nord-coréens la pertinence du développement de leur programme nucléaire, pour leur «autodéfense».
Les Etats-Unis doivent être apprivoisés par le feu
«Nous avons déjà prévenu plusieurs fois que nous prendrions des contre-mesures d'autodéfense, y compris une salve de missiles dans les eaux du territoire américain de Guam, une base avancée pour l'invasion de la République populaire démocratique de Corée», met également en garde Kim Kwang Hak.
Et le dignitaire nord-coréen d'ajouter : «Les actions militaires américaines renforcent notre conviction [que] les Etats-Unis doivent être apprivoisés par le feu et poussent notre main à proximité du "déclencheur" de la plus sévère des contre-mesures.»
Feu nucléaire et tirs près de Guam : des menaces déjà évoquées par Pyongyang
Ces paroles rappellent des menaces déjà formulées par Pyongyang au cours des derniers mois, marqués par une escalade verbale sans précédent entre les dirigeants nord-coréen et américain. Fin septembre, l'ambassadeur nord-coréen en Russie, Kim Yong-jae, avait fait savoir que son pays n'hésiterait pas à faire usage du feu nucléaire si Washington «ni[ait] son droit à exister».
En outre, l'idée de tirer des missiles à proximité de Guam avait déjà été évoquée par Pyongyang, qui avait fait planer la menace d'une telle mesure après que le président américain, Donald Trump, s'était dit prêt début août à déchaîner «le feu et la colère» contre Pyongyang. Le locataire de la Maison Blanche reproche en effet à Kim Jong-un le développement des programmes nucléaire et balistique nord-coréens, condamnés par la communauté internationale.
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Des vaisseaux de guerre américains dans la zone
Le 12 octobre, la marine américaine avait annoncé que le porte-avions USS Ronald Reagan allait prendre part à dix jours d'exercices communs avec la marine sud-coréenne en mer du Japon et en mer Jaune, du 16 au 26 octobre.
Les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé la «visite de routine» du sous-marin nucléaire USS Michigan dans la ville portuaire de Busan, en Corée du Sud, le 13 octobre.
Le président Donald Trump, pourtant enclin à invectiver le dirigeant nord-coréen sur Twitter, n'a pas répondu à cette dernière menace indirectement formulée par Pyongyang. Le chef d'Etat américain s'est contenté de souhaiter le 13 octobre un «joyeux anniversaire» à sa marine nationale, confiant qu'il n'y avait pas de «plus grand privilège» que «servir en tant que commandant en chef de l'armée des Etats-Unis».