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Le président du Malawi promet de punir les lyncheurs de «vampires»

Le chef d'Etat malawien Peter Mutharika a promis de régler le problème des groupes d'autodéfense qui ont récemment tué sept personnes soupçonnées d'avoir bu ou tenté de boire du sang humain, lors de cérémonies de magie noire.

«Nous avons lancé une large enquête pour régler cette affaire», a tapé du point sur la table le président du Malawi Peter Mutharika dans un communiqué du 10 octobre, au sujet de la série de lynchages par des citoyens de son pays d'individus soupçonnés d'actes vampiriques.

Depuis le mois dernier, sept «vampires» ont été battus à mort par des foules en colère lors de plusieurs incidents survenus au sud de Blantyre, selon le police locale.

La dernière victime a été tuée le 9 octobre dans le district de Thyolo, la région de naissance du président Mutharika, selon un porte-parole des forces de l'ordre cité par l'AFP. Décrit comme mentalement retardé, l'homme a été surpris alors qu'il vagabondait à la nuit tombée dans un village. Un groupe d'autodéfense l'a tué, l'accusant d'être en quête de «victimes», a précisé ce porte-parole.

Le chef de l'Etat s'est dit «profondément ému» que certaines personnes puissent être tuées car «soupçonnées d'être impliquées dans des incidents de vampirisme» et a dénoncé ces «exemples très perturbants de justice populaire».

Peter Mutharika a exhorté ses compatriotes à «rester calmes pendant que le gouvernement travaille à résoudre ces affaires» et à ne pas rendre eux-mêmes la justice.

Pour tenter de couper court à ces agissements, les autorités ont imposé un couvre-feu dans quatre districts du sud du Malawi où se sont produits ces incidents, notamment celui de Mulanje.

Dans un rapport en date du 6 octobre obtenu par l'AFP, l'antenne de l'ONU au Malawi a décrit une «situation toujours instable et volatile» dans cette partie du pays. Elle y a suspendu ces missions «jusqu'à ce que la situation revienne à la normale».

Selon ce document, une partie de la population de ces régions est persuadée de la présence de «vampires» venus du Mozambique voisin pour collecter du sang humain sous couvert de programmes d'aide aux populations.

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