Le 6 octobre, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, s'exprimait devant les journalistes au sujet de la pression que subissent les médias russes à l'international, «notamment RT [média public russe] et en particulier aux Etats-Unis». Il a fait savoir que Moscou, à ce sujet, n'excluait pas «de prendre des mesures de représailles».
En effet, selon le Kremlin, les mesures américaines vis-à-vis des médias russes constituent «une violation de la liberté d'expression et de presse».
«Nous espérons que cette répression à l'encontre de nos médias, notamment RT et Sputnik aux Etats-Unis, ne passera pas inaperçue aux yeux des organes compétents en matière de respect de la liberté d'expression et de la presse au niveau international», a ajouté le porte-parole du Kremlin.
Dmitri Peskov a également démenti les allégations selon lesquelles le bureau du procureur général russe serait sur le point d'annoncer que certains médias américains étaient désormais indésirables sur le territoire russe.
Le 5 octobre, l'Union des journalistes russes s'est dite très préoccupée par les pressions exercées par les Etats-Unis sur les médias russes. «Des mesures sans précédent menées par les autorités américaines vis-à-vis de nos médias, l'obstruction constante de l'activité des journalistes, les pressions économiques, tout cela s'apparente clairement à une véritable "chasse aux sorcières"», a déclaré le syndicat.
Le 5 octobre toujours, lors d'une réunion du groupe de travail du Conseil de la Fédération de Russie sur la défense de la souveraineté, la rédactrice en chef monde de RT, Margarita Simonian, a annoncé que l'antenne américaine de RT pourrait être confrontée à des arrestations de son personnel et à des saisies de propriété si elle ne s'inscrivait pas en tant qu'agent étranger avant le 17 octobre, comme l'exige le ministère de la Justice des Etats-Unis. Selon l'Union des journalistes russes, il s'agit d'une «manœuvre purement politique». Le groupe RT, en outre, a dénoncé des pratiques «illégales» de la part de Washington.
La loi américaine sur l'enregistrement des agents étrangers (FARA), adoptée en 1938 pour contrer la propagande nazie sur le sol américain, prévoit que toute organisation représentant les intérêts de pays étrangers «à titre politique ou quasi-politique» doit s'immatriculer comme «agent étranger».