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Poutine : un bombardement de la Corée du Nord est possible, mais pour quel résultat ?

Lors de son discours prononcé au forum de l'énergie à Moscou le 4 octobre, le président russe Vladimir Poutine a évoqué une frappe éventuelle sur la Corée du Nord mais s'est montré très circonspect sur la possibilité d'obtenir un résultat.

«Une frappe pour désarmer la Corée du Nord serait possible, mais son dénouement serait incertain car il s'agit d'un Etat très secret», a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors de son discours au forum sur l'énergie à Moscou, le 4 octobre.

Il a ensuite précisé sa pensée : «Pour dire les choses clairement : quelqu'un peut-il lancer une attaque pour désarmer l'adversaire ? Oui, effectivement. Mais le tir atteindra-t-il sa cible ? Impossible à dire, car personne ne peut prétendre avec certitude où se trouvent les cibles.»

Et d'ajouter : «Nous ne pouvons être sûrs à 100%.»

Vladimir Poutine a également estimé que les décisions coercitives à l'égard de Pyongyang et les «tentatives de prendre le dessus» sur Pyongyang ne faisaient que renforcer la position de la Corée du Nord.

Définir la politique américaine : «Ce n'est pas à moi de le faire», dit Poutine

Le dirigeant russe a appelé de ses vœux un apaisement des tensions diplomatiques et une reprise du dialogue : «Toutes les forces en présence doivent cesser les invectives rhétoriques et trouver une solution pour permettre un dialogue entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, de même pour les Etats voisins de la Corée du Nord. C'est la seule voie de la raison possible pour le moment. Mais quoi qu'il en soit, définir la politique américaine, ce n'est pas à moi de le faire.»

«Nous avons une frontière partagée et la chaîne de test nucléaire coréen se trouve à 200 kilomètres de la frontière russe», a rappelé Vladimir Poutine.

Au fur et à mesure que les tensions sur la péninsule coréenne s'accroissaient, Moscou et Pékin ont toujours appelé Washington et Pyongyang à ouvrir la voie à des pourparlers directs. Plus tôt, la Russie et la Chine ont suggéré une initiative de «double gel» pour apaiser les tensions.

Selon cette proposition conjointe, la Corée du Nord devrait cesser ses essais nucléaires et ses lancements de missiles, en échange de quoi les États-Unis et de la Corée du Sud stopperaient leurs exercices militaires conjoints dans la région. Les États-Unis se sont opposés à ce plan.

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