«Nous nous prononçons pour une coopération constructive, prévisible et mutuellement avantageuse [avec les Etats-Unis]», a déclaré ce 3 octobre Vladimir Poutine au Kremlin. Le président russe se voyait remettre les lettres de créance de plusieurs nouveaux ambassadeurs en Russie, dont ceux de l’Espagne, du Laos, du Yémen, de la Birmanie et notamment des Etats-Unis.
Le niveau de coopération actuel entre Moscou et Washington «ne peut pas être qualifié de satisfaisant», a jugé le chef de l'Etat russe. Selon lui, cette coopération «doit être fondée sur l’adhésion aux principes de l’égalité, sur le respect des intérêts nationaux et sur la non-ingérence dans les affaires intérieures».
De son côté, le nouveau représentant des Etats-Unis en Russie Jon Huntsman a assuré qu’il souhaitait également une normalisation des relations russo-américaines. «En tant qu’ambassadeur des Etats-Unis en Russie, j’entends travailler pour restaurer la confiance entre nos deux pays et renforcer les relations bilatérales», a-t-il déclaré pendant la cérémonie qui s'est déroulée au Kremlin.
Le nouvel ambassadeur américain arrive à Moscou à un moment difficile pour les relations entre les deux pays, compte tenu de la montée des tensions qui opposent les deux pays depuis de nombreux mois. Mais contrairement à ses deux prédécesseurs John Tefft et Michael McFaul, Jon Huntsman ne parle pas russe et n’est pas spécialiste de la région. Cet homme d'affaires et diplomate expérimenté de 57 ans a néanmoins été ambassadeur des Etats-Unis en Chine (2009-2011) sous la présidence du démocrate Barack Obama. Ce qui ne l'a pas empêché de briguer sans succès l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012.
La nomination de l'ancien gouverneur de l’Utah (2005-2009), au poste d'ambassadeur en Russie par Donald Trump le 19 juillet a été confirmée par le Sénat le 29 septembre. Au cours de son audition de confirmation, il a notamment affirmé qu'il n'y avait «pas de doute» sur le fait que la Russie avait interféré avec le processus électoral américain en 2016 (une accusation pourtant maintes fois démentie par la Russie). Il a également affirmé que Moscou continuait de «menacer la stabilité» en Europe.