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Suspecté d'être un baron de la drogue sur le dark web, un Breton arrêté aux Etats-Unis

Un Breton a été arrêté à Atlanta, aux Etats-Unis, fin août. Suspecté d'avoir mis en relation des clients et des vendeurs de drogue via le darknet, il a été appréhendé à Atlanta, en route pour un concours international de barbes et moustaches.

Le résident des Côtes d'Armor, Gal Vallerius, venait d'arriver pour la première fois aux Etats-Unis et s'apprêtait à faire route vers le Texas pour un concours de barbes et moustaches à Austin, lorsqu'il a été appréhendé à l'aéroport d'Atlanta. Il ignorait manifestement qu'il était traqué depuis plusieurs mois pour trafic de drogue sur le darknet, l'internet clandestin. Sur ce réseau parallèle au web et accessible grâce au logiciel Tor, le Breton se faisait appeler «OxyMonster», une référence à l'oxycodone, un puissant opiacé.

Traqué depuis plusieurs mois

Le jeune homme de 38 ans était pourchassé sur le dark web par plusieurs agences des autorités américaines : le FBI, la Sécurité intérieure, les services postaux et, bien sûr, la fameuse Drug enforcement administration (DEA).

C'est le Miami Herald qui a révélé l'information le 26 septembre, après le passage du Français devant la cour fédérale américaine de Floride. C'est en effet dans cet Etat du sud des Etats-Unis que la plainte a été déposée à son encontre. Un document relatant l'enquête impressionnante qui a mené à sa capture a par ailleurs été publié sur internet.

Dès son atterrissage dans l'Etat américain de Géorgie, le dealer présumé a été appréhendé par les services des douanes, qui ont rapidement procédé à une fouille de son ordinateur. L'appareil contenait notamment des identifiants de connexion sur la plateforme Dream Market – un site de vente de narcotiques en ligne – ainsi que le navigateur Tor.

«Le seigneur du darknet»

Qualifié de «baron moderne d'un cartel de drogue» et de «seigneur du darknet» par le Miami Herald, Gal Vallerius serait le plus important trafiquant parmi une demi-douzaine de cibles identifiées par les autorités sur le réseau virtuel parallèle, selon l'article du quotidien de Floride. Son profil sur Dream Market le présente comme un vendeur «senior» pouvant effectuer des livraisons partout en Europe et aux Etats-Unis.

Les forces de l'ordre sont remontées à l'identité du trafiquant suspecté en traçant les Bitcoins qu'il percevait jusqu'au moment où ils étaient transformés «en monnaie sonnante et trébuchante», selon le quotidien régional Le Télégramme. Gal Vallerius, très actif sur les réseaux sociaux, a été facilement repéré sur Twitter, Facebook et Instagram, grâce notamment à sa longue barbe. Des similarités dans le vocabulaire du suspect (l'expression «cheers» dans des posts en français, doubles points d'exclamation et autres guillemets très récurrents) ont également renforcé les soupçons de la DEA. 

Il risque la perpétuité

A la suite de son arrestation, les autorités françaises ont perquisitionné un de ses trois domiciles en Bretagne sans rien y trouver, avant d'en visiter un autre dans lequel elles auraient retrouvé 50 000 euros en espèces et de la cocaïne.

Gal Vallerius n'a pas cherché à contester son identité, ni à faire appel. Placé en détention à Miami, il risque la prison à perpétuité.

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