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Tsahal réduit la peine du soldat franco-israélien qui avait achevé un assaillant palestinien au sol

L'armée israélienne a décidé le 27 septembre de réduire la peine d'un soldat condamné à 18 mois de prison pour avoir achevé un assaillant palestinien, lors d'un procès qui avait profondément divisé l'opinion au sein de l'Etat juif.

Le 27 septembre, le chef d'état-major des armées israéliennes, le général Gadi Eisenkot, a réduit de quatre mois la peine d’un soldat qui avait achevé au sol un émeutier palestinien. Cet allègement de peine a été décidé en prenant en compte «le passé de soldat combattant» d'Elor Azaria.

Mais dans le verdict rendu public ce même 27 septembre, il a noté que les actes du soldat contrevenaient aux codes de l'armée israélienne et que ce dernier n'avait jamais exprimé le moindre regret. 

L'affaire Azaria a suscité des débats passionnés en Israël durant un an et demi. Dans un contexte d'occupation continue des territoires palestiniens et de violences persistantes, elle a dressé les Israéliens défendant le respect des valeurs morales par leur armée contre les tenants d'un soutien sans faille aux soldats confrontés aux attaques palestiniennes.

Membre d'une unité paramédicale, le soldat franco-israélien âgé de 21 ans avait été filmé le 24 mars 2016 par un militant pro-palestinien alors qu'il tirait une balle dans la tête d'Abdel Fattah al-Sharif, à Hébron, en Cisjordanie occupée. Le Palestinien venait d'attaquer des soldats au couteau. Atteint par balles, il gisait au sol, apparemment hors d'état de nuire. La vidéo s'était propagée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux.

Au terme d'un procès ultramédiatisé qui avait mis en lumière les lignes de fracture parcourant la société israélienne, une cour d'appel militaire avait confirmé le 30 juillet un jugement de première instance le condamnant à 18 mois de prison ferme pour homicide volontaire.

Dans le système israélien, le chef d'état-major a la prérogative de réviser la peine prononcée par la justice militaire. Elor Azaria aurait aussi pu saisir la Cour suprême, mais y avait renoncé, préférant se tourner vers le chef d'état-major. Il peut encore demander la grâce du président Reuven Rivlin.

Deux tiers des Israéliens favorables à sa grâce

Elor Azaria a été incarcéré le 9 août à la base de Tzrifin, près de Rishon Letsion, dans une grande confusion de supporteurs scandant son nom et devant les caméras de télévision retransmettant l’événement en direct.

De nombreuses personnalités de droite ont exprimé leur soutien sans faille au soldat au visage désormais connu de quasiment tous les Israéliens. Après avoir commencé par soutenir la décision de l'état-major de juger le soldat, le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait fini par joindre sa voix aux appels à la grâce. Du côté de l'opinion publique, deux tiers des Israéliens sont favorables à ce qu'il soit gracié, ont montré des sondages.

Quant aux Palestiniens, ils ont suivi le procès sans rien en attendre. Pour eux, il n'aurait jamais eu lieu si les faits n'avaient pas été filmés.

2017 marque 50 années d'occupation de la Cisjordanie par l'armée israélienne.