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Moscou rejette les accusations «infondées» de l’ONU de violations des droits de l’Homme en Crimée

La Russie adressera une plainte aux Nations unies après la publication d’un rapport l’accusant de violations des droits de l’homme dans la péninsule de la Crimée.

«Ce document s’inscrit dans la meilleure tradition des œuvres politiques sur le sujet», a ironisé le 27 septembre le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, au lendemain de publication par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme d'un rapport sur la situation en Crimée. «Il comporte des bases factuelles faibles et des accusations infondées contre la Russie, sur des violations présumées de ses obligations en matière de droit humanitaire international et des droits de l’Homme», a estimé le haut responsable, soulignant en outre que les auteurs du document ne s'étaient pas rendus dans la péninsule.

«La collecte des informations a été effectuée […] à distance, au moyen d'interviews et d'enquêtes, il n’y a aucune date précise de rencontre avec les victimes ou témoins [...], aucun nom», a noté le vice-ministre. «Nous considérons tout cela comme une intention de manipuler les faits et les informations à partir de sources non-vérifiées», a conclu Guennadi Gatilov, ajoutant que Moscou entendait saisir le Haut-commissaire aux droits de l’homme à propos du rapport.

Le 26 septembre, l’ONU a publié un rapport alertant sur la situation des droits de l'homme en Crimée, qui s'est, selon elle, «significativement détériorée».

«De multiples violations graves du droit à l'intégrité physique et mentale ont été commises par des agents d'Etat de la Fédération de Russie en Crimée depuis 2014. L'absence d'enquêtes suggère que leurs auteurs ont bénéficié et continuent de jouir de l'impunité», souligne le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme dans le rapport.

Les experts du Haut-Commissariat assurent n'avoir pas été autorisés par les autorités russes à se rendre sur place. Aussi, ils ont suivi le développement de la situation depuis l'Ukraine, d'après le document. De leur côté, les autorités de Crimée affirment avoir plusieurs fois proposé à la mission de l’ONU de se rendre sur place pour évaluer la situation, mais se sont heurtés à un refus motivé par des «raisons techniques».

La Crimée a été rattachée à la Russie en mars 2014 après un référendum lors duquel 96,7% des votants de la péninsule se sont prononcés en faveur de la réunification. Moscou a souligné à plusieurs reprises que le référendum s’était déroulé conformément au droit international et à la charte de l’ONU.