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Les Etats-Unis prêts à coopérer avec la Russie sur l’Afghanistan malgré les sanctions

Washington a beau souhaiter coopérer avec Moscou sur l’Afghanistan, la politique américaine de sanctions limite les possibilités de cette coopération, d’après un diplomate russe.

La représentante spéciale des Etats-Unis pour l’Afghanistan et le Pakistan, Alice Wells a exprimé la volonté de Washington de coopérer sur l’Afghanistan avec la Russie, tout en se rendant compte que le champ de cette coopération était très étroit, selon les propos du diplomate russe Zamir Kaboulov, représentant spécial du président russe pour l’Afghanistan, qui s'est exprimé devant des journalistes le 20 septembre à New York, après avoir rencontré Alice Wells en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

D’après le représentant russe, la crise afghane est une des rares questions présentant une possibilité de coopération «relativement indolore» entre Moscou et Washington. Dans le même temps, les sanctions antirusses posent des limites au travail effectué en commun par les deux pays sur les problèmes internationaux, toujours selon lui.

«Les sanctions, ce sont [les Américains] qui les ont introduites», a dit Zamir Kaboulov. «Vous les avez introduites, donc vous devez les lever si vous voulez coopérer avec nous», a-t-il déclaré, cité par l’agence RIA Novosti.

Le diplomate russe a également précisé aux médias que la Russie envisageait de signer avec le gouvernement afghan un contrat de livraison d'hélicoptères Mi-35. «Ils nous ont adressé une requête et nous leur avons fait une proposition commerciale», a expliqué Zamir Kaboulov.

En août, Donald Trump avait annoncé le renforcement des troupes américaines en Afghanistan, qui y resteraient, selon lui, jusqu’à la victoire. «Après un effort militaire efficace, il pourrait être possible d’envisager une solution politique incluant les talibans en Afghanistan», a alors déclaré le président américain.

A plusieurs reprises Moscou a remis en question la nouvelle stratégie de Trump qui critiquait fermement la présence américaine en Afghanistan pendant la présidence d’Obama. Cette nouvelle approche «ne mène à rien», estiment les diplomates russes. Au début du mois de septembre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov notait que le Conseil de sécurité de l’ONU avait déjà approuvé la nouvelle participation des taliban aux négociations de paix avec le gouvernement afghan, à condition de couper les liens avec les terroristes, de mettre fin à la résistance armée et de respecter la constitution du pays.