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«Les nouveaux voyous» : quand l’Iranien Rohani fait la leçon à Trump

L'Iran refuse de renégocier l'accord nucléaire de 2015 et réagira «avec détermination» si Donald Trump devait le dénoncer, a prévenu le président Hassan Rohani devant l'ONU, au lendemain d'un virulent discours du président américain.

Le discours de Donald Trump à l’assemblée générale de l’ONU était une «violation» du traité nucléaire iranien de 2015, d'après le président iranien Hassan Rohani, cité par Reuters le 20 septembre. Répondant à son homologue américain depuis la même tribune, Rohani a jugé qu'il serait dommage que le traité vienne à être «détruit par les nouveaux voyous de la politique internationale». «Le monde aura perdu une belle occasion», a-t-il estimé.

«En violant ses obligations internationales, la nouvelle administration américaine ne fait que détruire sa propre crédibilité», a martelé le président. «[Téhéran] réagira avec détermination et résolution [à toute violation du texte], d'où qu'elle vienne», a-t-il finalement prévenu.

Le 19 septembre, le président américain avait attaqué l'Iran dans son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, en le qualifiant d'«Etat voyou» et de «dictature corrompue». Il a également qualifié le Plan global d’action conjoint, autrement connu sous le nom d'accord nucléaire iranien de 2015, d’«un des pires et des plus unilatéraux marchés» et de «honte» pour les Etats-Unis.

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Le président américain doit certifier d'ici mi-octobre auprès du Congrès que Téhéran respecte bien ses engagements, censés garantir la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire. Une non certification ouvrirait la voie à la réintroduction de sanctions qui avaient été levées, un casus belli pour Téhéran. Cela équivaudrait selon certains diplomates européens à «une mort politique» du pacte bâti sur la levée progressive de ces sanctions en échange de l'engagement iranien de ne pas se doter de l'arme atomique. Plus tôt en août, Hassan Rohani s’était déclaré prêt à se retirer de l’accord «en l'espace de quelques heures» et revenir à son programme nucléaire si Washington imposait de nouvelles sanctions contre Téhéran.