«Les remarques éhontées et pleines d'ignorance de Donald Trump, dans lesquelles il a ignoré la lutte de l'Iran contre le terrorisme, montrent son manque de connaissance et son manque d'ouverture», a fulminé le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif après le discours de Donald Trump à l'ONU, dans des propos rapportés par l'agence de presse Fars news. Le diplomate a ensuite accusé Washington de soutenir «des régimes tyranniques dans la région» ainsi que «l'état sioniste criminel».
A la tribune de l'ONU, le président américain avait qualifié l'Iran «d'Etat voyou dont les dirigeants export[aient] la violence, le bain de sang et le chaos» et ajouté que Téhéran finançait un terrorisme qui viserait ses «voisins arabes et israéliens pacifiques».
Remettre en cause de l'accord nucléaire serait «une erreur»
Donald Trump a en outre semblé plus proche que jamais d'une remise en cause de l'accord signé par les grandes puissances avec Téhéran pour encadrer le programme nucléaire de ce pays, jugeant que c'était un des pires accord jamais conclu par Washington. «Je ne pense pas que vous ayez fini d'en entendre parler», a-t-il ajouté, sibyllin.
«Si les Etats-Unis ne respectent pas leurs engagements et bafouent cet accord, cela se traduira par une perte de confiance des Etats envers les Etats-Unis», a répondu le président iranien Hassan Rouhani lors d'un entretien avec la chaîne NBC.
Résumant la position des autres capitales européennes, le président français Emmanuel Macron a également martelé qu'il s'agissait d'un accord «utile, essentiel à la paix». Il a ajouté que «le dénoncer serait une lourde erreur, ne pas le respecter serait irresponsable».
«Une agression du nouveau Hitler»
Autre cible de choix de Donald Trump à la tribune, le Venezuela. Son président Nicolas Maduro a fermement condamné ce qu'il considère comme «une agression du nouveau Hitler de la politique internationale, monsieur Donald Trump, contre le peuple vénézuélien».
«Personne ne menace le Venezuela et le Venezuela n'appartient à personne», a déclaré Nicolas Maduro dans un discours dans la capitale Caracas. «Donald Trump a menacé le président de la république bolivarienne du Venezuela de mort», s'est-il emporté.
Plus tôt, le ministre des Affaires étrangères vénézuélien Jorge Arreaza avait également rejeté les attaques du président américain contre son pays, l'accusant de reprendre des théories racistes. «Nous n'acceptons pas les menaces du président Trump», avait-il déclaré à des journalistes à l'ONU, estimant que ce dernier était revenu à la guerre froide.
Durant de longues minutes pendant son discours, le président américain avait dénoncé une «situation inacceptable» au Venezuela, qu'il avait qualifié de «dictature socialiste». «Nous ne pouvons pas rester sans rien faire», avait-il estimé, en se disant prêt à d'autres actions pour «rétablir la démocratie», sans donner plus de précisions.
Au milieu des critiques, Israël satisfait
Au delà des pays directement dans la ligne de mire de Donald Trump, le reste de la communauté internationale a également porté un regard sévère sur le discours du chef d'Etat américain. La ministre des Affaires étrangères suédoise Margot Wallstrom a par exemple confié à la BBC que c'était «le mauvais discours, au mauvais moment, face au mauvais public».
Une des rares éclaircies pour le président américain dans cette nuée de critiques vient de son allié Israël, qui a applaudi des deux mains sa prise de parole. Le premier ministre Benjamin Netanyahou s'est en effet enthousiasmé sur le discours «le plus courageux jamais entendu en plus de trente ans d'expérience avec l'ONU».