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Plus de 700 maires catalans défilent pour leur droit à organiser le référendum sur l’indépendance

Environ 700 maires de communes de Catalogne ont manifesté le 16 septembre dans les rues de Barcelone, afin de protester contre le gouvernement espagnol, qui entend empêcher la tenue d'un référendum sur l'indépendance catalane le 1er octobre prochain.

Aux cris de «Nous voterons» et «Indépendance», plus de 700 des 948 maires de Catalogne ont affiché le 16 septembre à Barcelone leur détermination à organiser un référendum d'autodétermination pour leur région.

Le gouvernement espagnol s'est engagé à empêcher ce référendum déclaré anticonstitutionnel par la justice. 

Mais plus des deux tiers des maires catalans se sont déjà engagés à ouvrir leurs locaux municipaux pour le vote, décrété le 1er octobre par l'exécutif indépendantiste de cette région du nord-est de l'Espagne.

Brandissant solennellement leur bâton de maire, les édiles rassemblés au siège du gouvernement régional ont chanté l'hymne catalan, Els segadors, tandis qu'une foule de manifestants, souvent munis de drapeaux indépendantistes, leur criaient de l'extérieur : «Nous sommes avec vous.»

Le parquet général de l'Espagne avait ordonné le 13 septembre aux procureurs de Catalogne de citer à comparaître ces maires prêts à coopérer «à l'organisation du scrutin illégal», pour les inculper. S'ils ne répondent pas à la convocation, ils peuvent être arrêtés.

Le chef du gouvernement régional, Carles Puigdemont, qui les a reçus, a répondu aux «menaces» du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy en disant : «Ne sous-estimez pas la force du peuple de Catalogne.»

«Ne sous-estimez pas la force de la démocratie espagnole... L'Etat de droit fonctionne», lui avait lancé le Premier ministre espagnol, le 15 septembre.

«Nous ne sommes pas des délinquants»

«Nous ne sommes pas des délinquants», ont déclaré de nombreux élus, dont Josep Sole, 74 ans, maire du village de La Maso (300 habitants) adhérent de l'Association des municipalités indépendantistes. Il a confié à l'AFP qu'il dormait tout à fait tranquillement, en dépit du risque d'être inculpé. 

«Cela fait des années que les Catalans réclament plus de pouvoir, surtout en matière fiscale», a-t-il expliqué, défendant «leur droit à voter». 

Les séparatistes sont majoritaires au parlement régional de Catalogne depuis 2015, mais les sondages montrent que la société de la province est très partagée sur la question de l'indépendance. En revanche, une majorité de Catalans souhaite pouvoir s'exprimer dans le cadre d'un référendum.

La mairie de Barcelone se garde de s'impliquer directement dans l'organisation du vote mais elle a annoncé cette semaine que les Barcelonais pourraient voter le 1er octobre, sans expliquer comment. Carles Puigdemont a ensuite affirmé avoir trouvé un accord avec elle.

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