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Retrouver «le droit chemin» : Poutine ironise sur une décoration russe remise à Tillerson en 2013

Le président russe a ironisé sur la remise de l'Ordre de l'Amitié en 2013 au secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, considérant que celui qui était alors PDG du pétrolier ExxonMobil avait aujourd'hui de «mauvaises fréquentations».

Le chef d’Etat russe a choisi d’apporter une touche d’humour à la session plénière du Forum économique oriental qui s’est déroulée le 7 septembre à Vladivostok (Extrême-Orient russe). Cette session était animée par Ronnie Chichung Chan, dirigeant d’une société basée à Honkong. Lorsque celui-ci a confié qu'il avait la citoyenneté américaine, Vladimir Poutine a réagi sur le ton de la plaisanterie : «Nous avons aussi attribué l'Ordre de l'Amitié [une décoration officielle remise par les autorités russes] à votre compatriote, monsieur Tillerson, il y a quelque temps. Mais il semble qu’il ait commencé à avoir de mauvaises fréquentations et qu'il soit passé de l'autre côté», a-t-il déclaré. Et le maître du Kremlin d'ajouter, souriant : «Mais j'espère que le vent de la coopération, de l'amitié et de la collaboration le ramènera dans le droit chemin.»

Plus tôt durant la session plénière, le président russe a rappelé qu’il avait récemment remis l’Ordre de l’Amitié au vice-Premier ministre chinois Wang Yang.

Rex Tillerson a œuvré pendant 20 ans à faire d'ExxonMobil un acteur clé du secteur pétrolier russe en signant des contrats pharaoniques en Russie, avant d'être nommé secrétaire d'Etat par Donald Trump en février 2017. Vladimir Poutine lui a remis en 2013 l'Ordre de l'Amitié.

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Des relations russo-américaines toujours au plus bas

Depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, les relations entre les Etats-Unis et la Russie n'ont guère connu d'éclaircies, en raison notamment de la persistance de différends sur l'Ukraine et la Syrie et des accusations d'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine.

Les deux pays se sont engagés dans un bras de fer diplomatique depuis l'expulsion, décidée fin 2016 par l'ancien président américain Barack Obama, de 35 diplomates russes.

Moscou n'avait pas réagi jusqu'au vote fin juillet dernier par le Congrès américain de nouvelles sanctions économiques liées au conflit ukrainien. Vladimir Poutine avait par la suite ordonné une réduction de 755 à 455 des effectifs travaillant dans les représentations diplomatiques américaines en Russie.

Le 31 août, Washington a annoncé vouloir fermer dans les 72 heures le consulat russe de San Francisco et les missions commerciales de Washington et New York, bâtiments qui ont été remis à la disposition des autorités américaines.