Interrogée sur des membres controversés de son parti, Alice Weidel, de la formation anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD), a préféré quitter le plateau en plein direct politique plutôt que de répondre lors d'un débat organisé le 5 septembre sur la télé publique allemande ZDF.
A l'occasion d'un débat en direct pour la campagne des élections fédérales allemandes qui auront lieu le 24 septembre 2017, Andreas Scheuer, un membre du bloc conservateur d'Angela Merkel, a demandé à la représentante de l'AfD si elle se distanciait de propos tenus par Alexander Gauland sur Bjoern Hoecke. Le premier, candidat de l'AfD aux élections, avait qualifié le second, membre de la même formation politique, d'«âme de l'AfD».
Or ce dernier avait provoqué un tollé chez les opposants à l'AfD et auprès de la communauté juive d'Allemagne, après avoir déclaré qu'il fallait opérer un tournant à «180 degrés» dans la façon dont le pays cherchait à expier les crimes nazis. Il avait par ailleurs critiqué le gigantesque mémorial de l’holocauste à Berlin, le qualifiant de «honte». «Jusqu'à ce jour, notre état d'esprit est celui d'un peuple totalement vaincu [...] nous Allemands, notre peuple, est le seul peuple au monde à avoir planté au cœur de sa capitale un monument de la honte», avait-il ainsi déclaré.
La remarque a fort déplu à la candidate du parti de droite populiste qui a préféré quitter le plateau. Elle s'est plus tard plainte sur les réseaux sociaux d'avoir été traitée de façon déloyale et partiale, notamment de la part de l’animatrice des débats Marietta Slomka.
«Ce n'est pas digne d'un diffuseur du service public. Le comportement de madame Slomka ne sert pas le processus démocratique, mais le déforme et est profondément peu professionnel», a-t-elle ainsi déclaré sur sa page Facebook.
«Madame Slomka ne devrait pas exprimer ses animosités personnelles dans sa propre émission», a par ailleurs ajouté la femme politique.
Le cas Bjoern Hoecke, figure de la branche la plus radicale du parti avait révélé un clivage profond au sein de la force politique. Frauke Petry, leader de l'AfD l'avait qualifié de «fardeau pour le parti», tandis qu'Alexander Gauland, autre cadre de la formation l'avait ouvertement soutenu.