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Une Commission de l'ONU accuse la Syrie d'être derrière l'attaque chimique de Khan Cheikhoun

La Commission d'enquête de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Syrie a accusé l'armée d'avoir utilisé du gaz sarin sur la ville de Khan Cheikhoun en avril dernier, malgré les démentis de Damas concernant l'utilisation d'armes chimiques.

Dans son dernier rapport publié le 6 septembre, la Commission d'enquête de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Syrie a accusé les forces aériennes syriennes d'avoir utilisé, le 4 avril à Khan Cheikhoun, «du gaz sarin, tuant plus de 80 personnes, la plupart étant des femmes et des enfants».


Un précédent rapport publié par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) avait déjà été publié le 30 juin affirmant que du gaz sarin avait été employé à Khan Cheikhoun par l'armée syrienne. Damas avait dénoncé un document partial, manquant de rigueur et destiné à freiner la défaite des terroristes. 

La diplomatie russe avait quant à elle pointé des «conclusions fondées sur des données très douteuses», assurant y voir des signes d'une «commande politique».

Ce rapport a servi de base de travail à la Commission de l'ONU. 43 entretiens auraient aussi été menés avec «des témoins, des victimes, des membres de services de secours et des médecins», issus de la province d'Idlib contrôlée par les islamistes de Fateh al-Cham.

Concernant l'hypothèse de Damas portant sur un dépôt d'arme rebelles contenant du gaz sarin qui aurait été bombardé par l'aviation syrienne, la Commission reconnaît «ne pas pouvoir écarter le fait que les interviewés n'ont pas reconnu l'existence d'un dépôt d'armes par peur de représailles ou par loyauté à Fateh al-Cham ou des groupes armés», tout en affirmant que «toutes les preuves disponibles permettent de conclure qu'il existe des motifs raisonnables de croire que les forces aériennes ont lancé une bombe dispersant du gaz sarin».

Depuis l'attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun du 4 avril dernier, les pays occidentaux accusent Damas d'avoir utilisé des armes chimiques. Après cet incident, dont les circonstances ne sont toujours pas connues en détail, l'armée américaine avait tiré 59 missiles Tomahawk dans la nuit du 6 au 7 avril depuis deux navires américains sur la base aérienne d’Al-Chaayrate, près de Homs.  

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