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Birmanie : Erdogan et le Hezbollah dénoncent le «génocide» des Rohingyas

87 000 membres de la minorité musulmane birmane se sont exilés depuis le 25 août en raison des affrontements entre militaires et le bras armé des Rohingyas. Des chefs d'Etat et mouvements politiques du monde entier haussent le ton.

Des milliers de membres de l'ethnie musulmane des Rohingyas fuient actuellement la Birmanie en direction du Bangladesh, en raison de combats entre l'armée et des rebelles musulmans dans le nord-ouest du pays. Depuis le 25 août, ils sont déjà 87 000 à avoir franchi la frontière selon un communiqué du bureau de coordination de l'Organisation des nations unies au Bangladesh.

En marge de ce mouvement de population, les réactions fusent à l'international : «génocide» pour le président turc Recep Tayyip Erdogan et le mouvement libanais chiite armé Hezbollah, «crise humanitaire» pour le président indonésien Joko Widodo, «des crimes» pour Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie.

Prix Nobel de la paix en 2014, la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai, souhaiterait quant à elle obtenir une réaction de la part de la Birmane Aung San Suu Kyi. Cette dernière, qui s'est vue attribuer le prix Nobel de la paix en 1991, est aujourd'hui Conseillère spéciale et porte-parole de la présidence de l'Etat birman qui considère que la présence de l'ethnie rohingya sur le sol birman relève de l'immigration illégale – y compris pour les membres de cette minorité musulmane présents sur le territoire national depuis plusieurs générations. 

Le ministre malaisien des Affaires étrangères, Anifah Aman, s'est lui dit mécontent du silence d'Aung San Suu Kyi. «Elle prenait position pour les droits de l'Homme. Maintenant, il semble qu'elle ne fasse rien», a-t-il déclaré à  l'AFP.

Au moins 400 morts

La flambée de violences interethniques la plus récente aurait déjà provoqué la mort de 400 personnes du côté des Rohingya, «dont 370 terroristes», selon la police birmane.

Environ un million de Rohingya vivent en Birmanie. Cette minorité musulmane venue du Bangladesh subit des persécutions de la part de la majorité bouddhiste. Le 25 août, le bras armé rebelle des Rohingyas, l'Arakan Rohingya Salvation Army (ASRA), a attaqué une trentaine de postes de police pour défendre les droits de la minorité musulmane, selon l'AFP.