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Donald Trump veut «s’entendre un jour avec la Russie»... mais comment ?

Les représailles diplomatiques entre la Russie et les Etats-Unis ne cessent de s'empiler ces derniers mois, mais Donald Trump vient d'annoncer qu'il voulait normaliser ses relations avec le Kremlin, y voyant une priorité essentielle pour le monde.

Après une escalade de tensions ces derniers mois entre les Etats-Unis et la Russie sur le plan diplomatique, Donald Trump a affirmé vouloir normaliser ses relations avec Moscou.

Lors d'une conférence de presse conjointe donnée à Washington, le 28 août, en présence de son homologue finlandais Sauli Niistito, le président des Etats-Unis a clairement affiché son désir de «s'entendre un jour» avec la Russie. 

«C'est un grand pays, c'est un pays nucléaire, enfin, c'est le pays avec lequel nous devons nous entendre et nous finirons bien par nous entendre», a t-il déclaré.

Le président américain a par ailleurs fait part de son optimisme lors de son intervention en rappelant à plusieurs reprises sa volonté «d'avoir d'excellentes ou, tout du moins, de bonnes relations avec la Russie», car «c'est très important et je pense qu'on y arrivera un jour». 

Les relations entre les deux pays se sont particulièrement tendues depuis la promulgation début août par les Etats-Unis de nouvelles sanctions contre Moscou, suite aux accusations d'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine de 2016.

Ces sanctions diplomatiques prises alors par l'administration Obama juste avant son départ, tel un cadeau empoisonné pour son successeur, avaient provoqué l'ire de la Russie, qui n'a pas manqué de répliquer en annonçant à son tour une série de représailles. Moscou a notamment annoncé fin juillet qu'elle interdirait à l'ambassade américaine l'accès à deux sites moscovites à compter du 1er août. La Russie avait aussi ordonné à Washington de réduire à 455 le personnel de ses ambassades. 

«La situation est mauvaise»

Quel est le plan du nouvel hôte de la Maison Blanche pour réussir à «normaliser» des relations déjà fragilisées par ces multiples confrontations sur la scène internationale ? L'annonce de Donald Trump semble s'inscrire aux antipodes des interrogations prononcées début août par son secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson.

Ce dernier a en effet déclaré à Washington qu'après six mois de présidence de Donald Trump, «les relations [entre la Russie et les Etats-Unis] étaient au plus bas depuis la fin de la guerre froide, et pouvaient encore se détériorer».

«La situation est mauvaise, mais elle peut encore s'aggraver. Et c'est ce qui vient de se passer» avait-il estimé, en faisant référence aux sanctions américaines adoptées par le Sénat contre la Russie de Vladimir Poutine et les ripostes qui ont suivi.
Le secrétaire d'Etat américain avait en outre aussi assuré devant la presse que l’exécutif américain n'était pas favorable au vote de nouvelles sanctions par le Congrès contre la Russie.

Le nouveau lot de sanctions américaines à l'encontre de Moscou est loin de calmer le jeu. Bien au contraire. Washington a en effet décidé de suspendre temporairement la délivrance de visas pour les Etats-Unis à partir du 23 août, à l'exception des visas d'immigration. Cette nouvelle mesure a irrité la Russie, qui l'a dénoncée par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le diplomate a estimé que ce choix américain était une «décision politique». 

Pour le moment, l'attitude des Etats-Unis n'est pas tout à fait révélatrice des nouvelles velléités d'entente affichées le 28 août par le locataire de la Maison Blanche. Dans ce contexte de crispation entre les deux pays, à quelles «relations» Donald Trump fait-il donc allusion ? 

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