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Charlottesville : Trump, héros du KKK et nouvel Hitler pour une part de la presse mondiale (IMAGES)

Condamnation jugée trop vague et renvoi dos-à-dos de l'extrême gauche et des suprémacistes : la gestion du drame de Charlottesville vaut au président d'être associé par de nombreux médias américains et étrangers à l'extrême droite la plus radicale.

Après les évènements de Charlottesville aux Etats-Unis, la presse internationale s'en prend violemment à Donald Trump, certains titres allant jusqu'à grimer le président en membre du Ku Klux Klan (KKK) ou en leader du IIIe Reich allemand.

Dernier exemple en date, dans son édition du 23 août, le magazine allemand Stern présente en Une le locataire de la Maison Blanche en train d'effectuer un salut nazi, accompagné du titre : «Sein Kampf» (son combat), référence à l'ouvrage d'Adolf Hitler.

«Trump choisit son clan», titre le même jour l'hebdomadaire français Courrier international, avec un dessin de Donald Trump tout sourire au milieu de membres encapuchonnés du KKK, le groupe suprémaciste blanc.  

Quelques jours auparavant, le 18 août, Der Spiegel, représentait Donald Trump sous un capirote, ce chapeau pointu que se sont appropriés les membres du Klan : «Le vrai visage de Donald Trump», assène sans ambages l'hebdomadaire allemand.

La presse anglo-saxonne n'est pas en reste : le New Yorker et le britanique The Economist dessinent respectivement Donald Trump en train de souffler sur une voile à l'allure d'un capirote, utilisant la fameuse capuche comme un porte-voix.

Une condamnation sans équivoque du KKK et des néo-nazis jugée tardive

Ce déchaînement de la presse internationale fait suite à la réponse apportée par le président américain aux évènements de Charlottesville (Virginie). Le 12 août, un rassemblement de milliers de militants de l'«Alt-right» (la «droite alternative») et de l'extrême droite américaines, opposés au retrait d'une statue du général confédéré Robert Edward Lee, a dégénéré en violents affrontements avec des contre-manifestants. Une voiture a foncé dans une foule de contre-manifestants, entraînant la mort d'une femme et blessant 19 autres personnes.

Le jour-même, Donald Trump avait condamné «dans les termes les plus forts possibles» cette «énorme démonstration de haine, de sectarisme et de violence venant de diverses parties», sans cibler nommément l'un ou l'autre des deux camps.

Face à la levée de boucliers du camp démocrate, de la presse et d'une partie des Républicains, qui lui reprochaient de ne pas avoir été spécifique dans sa condamnation, Donald Trump a tenu une conférence de presse le 14 août pour préciser les choses. «Le racisme, c'est le mal, et ceux qui causent la violence en son nom sont des criminels et des voyous, y compris le KKK, les néo-nazis, les suprémacistes blancs et d'autres groupes haineux. Leurs idées sont contraires à tout ce que nous chérissons en tant qu'Américains», avait-il martelé.

Trump renvoie dos-à-dos l'extrême droite et l'extrême gauche

Mais peu après, les relations entre le président américain et la presse se sont une nouvelle fois tendues. Loin de se satisfaire de cette condamnation de l'extrême droite américaine, jugée tardive, les journalistes qui ont assisté à sa conférence de presse ont tenté de pousser le locataire de la Maison Blanche dans ses retranchements. Le mitraillant de questions, ils l'ont sommé de s'expliquer sur sa première réaction, perçue comme complaisante à l'égard de «l'Alt-right» («droite alternative») et des suprémacistes blancs.

«Il y a des torts des deux côtés», a-t-il tout d'abord expliqué, presque timidement, avant de retrouver son allant et son aversion pour le politiquement correct : «J'ai regardé de très près, de beaucoup plus près que la plupart des gens. Vous aviez d'un côté un groupe agressif. Et vous aviez un groupe violent de l'autre côté. Personne ne veut le dire.»

«Que dire de l'"Alt-left", qui a attaqué l'"Alt-right" comme vous dites ? N'ont-ils pas une part de responsabilité ?», a-t-il tonné. «J'ai condamné les néo-nazis. Mais tous les gens qui étaient là-bas n'étaient pas des néo-nazis ou des suprémacistes blancs, loin s'en faut», a-t-il poursuivi. «Il y avait des gens très bien des deux côtés», a-t-il encore assuré.

Des propos qui n'ont pas manqué de susciter une nouvelle vague de réactions indignées, sur l'échiquier politique comme dans la sphère médiatique.

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