Dans un message signé le 15 août et publié le 21, dans l'optique de la Journée mondiale du migrant et du réfugié qui sera célébrée le 14 janvier 2018 par l’Eglise catholique, le pape François a une nouvelle fois appelé à un accueil généreux des migrants. «Tout immigré qui frappe à notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus-Christ, qui s’identifie à l’étranger de toute époque, accueilli ou rejeté», explique le souverain pontife
François a ensuite précisé que cela signifiait avant tout «offrir aux migrants et aux réfugiés de plus grandes possibilités d’entrée sûre et légale dans les pays de destination», notamment en ce qui concerne l'obtention de visas humanitaires et la simplification du regroupement familial. Il a également martelé que la «sécurité personnelle» passait «avant la sécurité nationale».
Applaudissements des défenseurs de l’accueil des migrants...
Cette déclaration du pape, «une véritable bombe [...] adressée à Macron et Merkel», selon nos confrères de Challenges.fr, n'a pas manqué de déclencher des réactions parmi les responsables politiques et associatifs français.
Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours catholique français, a souligné la cohérence de ces propos avec l'engagement traditionnel de l'Eglise.
La Cimade, une association d'aide aux migrants, a quant à elle émis le souhait que la classe politique s'inspire de l'impulsion papale.
Du côté des responsables politiques, Esther Benbassa, sénatrice Europe Ecologie Les Verts (EELV), s'est interrogée : «Le souverain pontife constituerait-il, à lui seul, le dernier rempart pour les migrants face à l'égoïsme des Etats ?»
...inquiétude et indignation à droite et au Front national
Plus inquiet, l'ex-député et secrétaire d'Etat Les Républicains (LR) Pierre Lellouche, a saisi sa plume pour déplorer dans Le Figaro la déclaration du pape François : «Un texte proprement dévastateur [qui] outrepasse de très loin la fonction de son auteur en ce qu'il porte sur le cœur même des attributions régaliennes des Etats, que sont d'abord la sécurité de leurs citoyens et le contrôle des frontières.»
De même, le secrétaire général du Front national (FN) Nicolas Bay et le député Gilbert Collard ont exprimé, en des termes très clairs, leur perplexité.
Enfin, les époux Ménard n'ont pas manqué de faire entendre leur idée sur le sujet, la députée de l'Hérault élue avec le soutien du FN accusant le pape d'être «coupé des réalités», tandis que le maire de Béziers lui a repproché une «naïveté presque enfantine».
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