Quelques centaines de personnes se sont réunies en début d'après-midi, le 20 août, au centre de Québec à l'appel du collectif Bienvenue aux réfugiés et pour faire barrage à un rassemblement d'environ 400 à 500 militants nationalistes qui sont restés stationnés dans la ville une bonne partie de la journée avant de défiler en silence.
Pour chercher à isoler les deux rassemblements, la police avait érigé un cordon de sécurité mais a finalement demandé la dissolution de la manifestation antiraciste au cours de laquelle quelques individus cagoulés ont lancé des projectiles sur les policiers et des bagarres sporadiques ont éclaté entre manifestants, faisant quelques blessés légers.
«Etant donné les actions de violence et de vandalisme, la manifestation est illégale», a posté sur son compte Twitter la police de Québec, signifiant la dissolution de la manifestation. La police a indiqué avoir procédé à une arrestation.
La contre-manifestation avait été organisée en réponse au groupe nationaliste La Meute, qui avait appelé les Québécois à s'élever contre les mouvements migratoires au Canada.
Les militants réclament du gouvernement «la souveraineté» des frontières et la protection de la qualité de vie du peuple tout en assurant «des conditions favorables à l'intégration des immigrants légaux par une gestion responsable [des] ressources et des fonds publics».
Le Premier ministre Justin Trudeau avait quant à lui condamné la manifestation, avant même qu'elle ne se tienne.
«Une petite minorité en colère, un groupe de racistes frustrés n'ont pas à définir ce que nous sommes en tant que pays, n'ont pas à dire aux autres ce que nous sommes et n'ont pas à changer la nature de nos valeurs d'ouverture aux autres qui nous définissent», avait déclaré Justin Trudeau, quelques heures avant la manifestation.
Outre les 40 000 migrants accueillis depuis fin 2015, de nombreux autres continuent d'arriver illégalement via la frontière avec les Etats-Unis, principalement depuis l'entrée en fonction du président Donald Trump.
Après l'entrée de 6 500 demandeurs d'asile au premier semestre de 2017, environ 7 000 ont pénétré au Canada via la province du Québec depuis début juillet, dont environ 6 000 Haïtiens. Ce flux s'est accéléré avec la suppression prévue d'ici janvier 2018 du Statut de protection temporaire (TPS) accordé à près de 60 000 Haïtiens après le séisme de 2010 par les Etats-Unis, l'administration Trump ayant fait savoir qu'il ne serait pas prolongé.
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