Il est réputé être l'un des hommes le plus riche d’Israël. Mais Beny Steinmetz continue sa descente aux enfers. Une disgrâce que l'homme d'affaires franco-israélien, qui a fait fortune grâce au commerce de diamants africains, attribue au milliardaire américain d'origine hongroise, George Soros.
Arrêté le 14 août 2017 dans le cadre d'une enquête pour blanchiment d'argent, Beny Steinmetz a évoqué une «guerre politique» menée contre lui, à l'initiative de George Soros. «J'ai vécu de nombreuses années à l'étranger et je trouve horrible qu’Israël me fasse subir une telle chose», a-t-il déclaré selon le quotidien israélien Haaretz. Et d'ajouter : «C'est ce que l'on fait dans un Etat totalitaire.»
Les enquêteurs, qui avaient déjà entendu Beny Steinmetz en décembre 2016, estiment en effet disposer de nouveaux éléments permettant de relancer la procédure. L'homme d'affaires israélien serait ainsi impliqué dans plusieurs affaires de corruption en Afrique portant sur plusieurs dizaines de millions de dollars et accusé de fraude, faux, abus de confiance ou encore blanchiment d'argent.
Sentant peut-être le boulet venir, la compagnie minière Beny Steinmetz Group Resources (BSGR), dont Beny Steinmetz est le dirigeant, avait de son côté déposé une plainte le 11 août dernier contre George Soros, auprès de la cour fédérale de New York.
BSGR accuse en effet le milliardaire d'avoir saboté un marché concernant le minerai de fer en Guinée-Conakry et lui réclame quelque 10 milliards de dollars. Selon les avocats de BSGR, George Soros aurait torpillé les affaires de Beny Steinmetz en achetant des élus guinéens. Le milliardaire et fondateur du réseau Open Society se défend pour sa part de tout intérêt financier dans cette affaire : l'enquête visant Beny Steinmetz s'inscrirait simplement dans la lutte contre la corruption en Afrique.
Reste que, dans cette affaire, Beny Steinmetz entraîne dans sa chute d'autres hommes d'affaires. Il s'agit de Tal Silberstein, ancien conseiller du chancelier autrichien Christian Kern, arrêté le 14 août en même temps que le PDG du géant des télécoms israélien Bezeq, David Granot. Deux autres hommes d'affaires ont également été présentés au juge, sans que leurs noms soient divulgués. Le tribunal a décidé de prolonger leur garde à vue jusqu'au 17 août.
Ces arrestations ont causé une onde de choc en Israël, mais aussi en Autriche, où l'affaire pourrait avoir des conséquences politiques, quelques semaines avant les législatives anticipées du mois d'octobre prochain. Christian Kern a mis fin dès l'annonce de son arrestation, au contrat qui faisait de Tal Silberstein son conseiller.
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