Après s'être rencontrés ce 16 août à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue bolivien Fernando Huanacuni ont «réaffirmé [leur] position commune sur la situation au Venezuela», d’après le diplomate russe. «Nous sommes unis dans [la vision de] la nécessité du règlement le plus rapide des différends dans ce pays par une voie exclusivement pacifique, à travers un dialogue national, sans pression extérieure, sans parler des menaces inacceptables d’intervention militaire dans les affaires intérieures du Venezuela», a déclaré Sergueï Lavrov cité par les agences russes.
L'option militaire évoquée par le président américain Donald Trump a par ailleurs «été fermement dénoncée par la plupart des pays de l’Amérique latine», selon le ministre.
Le 11 août, Donald Trump assurait que les Etats-Unis envisageaient de «nombreuses options pour le Venezuela, y compris une possible option militaire si nécessaire».
Le Brésil, la Colombie, le Pérou, le Chili, le Mexique, l'Equateur et le Nicaragua ont tous rejeté la perspective d'un recours à la force. Même l'opposition, accusée par Nicolas Maduro de faire le jeu de Washington, a dit refuser «la menace militaire de toute puissance étrangère».
Réunis au Parlement le 12 août, les 545 membres de l'Assemblée constituante vénézuélienne décriée par l'opposition se sont déclarés «prêts à tout» en cas d'intervention américaine. Trois jours après la menace de Trump, le président vénézuélien Nicolas Maduro a mobilisé des milliers de partisans dans une manifestation à Caracas et ordonné des exercices de l'armée dans tout le pays. En avril dernier, Nicolas Maduro avait déjà accusé Washington de chercher à «provoquer une intervention impérialiste» au Venezuela. En juillet, le président avait affirmé que la CIA préparait un complot pour le renverser, s'appuyant sur les déclarations du directeur du renseignement américain Mike Pompeo. Ce dernier avait dit s'être rendu en Colombie et au Mexique pour évoquer la transition politique au Venezuela.