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Charlottesville : après les violences de l'extrême-droite, Trump dénonce celles de l'extrême-gauche

Donald Trump a déclenché une nouvelle vague d'indignation à travers l'Amérique le 15 août en affirmant que la responsabilité des violences qui ont secoué Charlottesville devait être recherchée «des deux côtés».

Lors d'une conférence de presse chaotique le 15 août depuis la Trump Tower à New York, le président américain, très remonté, a renvoyé dos-à-dos les membres de la droite suprémaciste qui s'étaient donné rendez-vous à Charlottesville et les manifestants venus les dénoncer. Ses propos contrastaient de manière saisissante avec la déclaration solennelle du 14 août à la Maison Blanche, au cours de laquelle il avait, lisant un discours sur téléprompteur, dénoncé des «violences racistes» inacceptables.

Debout devant les ascenseurs dorés de sa tour de Manhattan, le président américain a commencé par avancer que ses premières déclarations, évasives, s'expliquaient par le peu d'informations dont il disposait.

«Que dire de l'Alt left?»

Face au feu roulant des questions, Donald Trump a ensuite justifié sa première approche. «Je pense qu'il y a des torts des deux côtés», a-t-il lancé, vindicatif. Debout à ses côtés, l'ancien général des Marines John Kelly, nouveau secrétaire général de la Maison Blanche, est resté immobile, presque figé, durant cette longue tirade. 

«J'ai regardé de très près, de beaucoup plus près que la plupart des gens. Vous aviez d'un côté un groupe agressif. Et vous aviez un groupe violent de l'autre côté. Personne ne veut le dire», a-t-il affirmé.

«Que dire de l'Alt left qui a attaqué l'Alt right [terme qui désigne la droite alternative] comme vous dites ? N'ont-ils pas une part de responsabilité ?», a-t-il tonné. «J'ai condamné les néo-nazis. Mais tous les gens qui étaient là-bas n'étaient pas des néo-nazis ou des suprématistes blancs, loin s'en faut», a-t-il poursuivi. «Il y avait des gens très bien des deux côtés», a encore assuré Donald Trump.

Les propos du président ont été immédiatement salués par David Duke, un ancien leader du Ku Klux Klan qui était présent à Charlottesville. «Merci président Trump pour votre honnêteté et votre courage», a-t-il lancé sur Twitter, le remerciant d'avoir «dit la vérité» et dénoncé «les terroristes de gauche».

Mais ces déclarations du président Trump ont, dans le même temps, suscité une vague de réactions indignées, sur l'échiquier politique comme ailleurs. «La haine raciale a toujours existé en Amérique. Nous le savons, mais Donald Trump vient de la remettre à la mode!», a lancé la superstar du basket LeBron James.

«Des dirigeants de tous bords, venus de tout le pays, ont dénoncé ces personnes et leurs actes dans des termes clairs, sans hésitation. Le peuple américain a besoin que son président fasse la même chose, et il en a besoin maintenant», a écrit dans un communiqué le gouverneur démocrate de Virginie, Terry McAuliffe.

«Nous devons être clairs. La suprématie blanche est répugnante. Il ne peut y avoir aucune ambiguïté morale», a pour sa part tweeté Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants.

Ileana Ros-Lehtinen, élue américaine républicaine de Floride, a exprimé son désaccord avec colère : «Accuser "les deux côtés" après Charlottesville?! Non. Le retour au relativisme lorsqu'on parle du KKK, des sympathisants nazis et des suprématistes blancs ? Certainement pas.»

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