Kim Jong-un a déclaré ce 15 août qu'il mettrait sur pause le projet nord-coréen de tirs de missiles près de l'île américaine de Guam, dans le Pacifique, mais a averti que cet exercice hautement provocateur irait de l'avant en cas de nouvelles «actions irresponsables» de Washington.
Ces commentaires du dirigeant nord-coréen pourraient bien constituer une possible porte de sortie pour désamorcer la crise alimentée par la guerre des mots à laquelle le président américain Donald Trump et la Corée du Nord se sont livrés. Avant de donner un ordre, Kim Jong-un a en effet déclaré qu'il allait «observer encore un peu le comportement idiot et stupide des Yankees». Si ces derniers «persistent dans leurs actions irresponsables et dangereuses dans la péninsule coréenne», selon les mots employés par le dirigeant, la Corée du Nord interviendra.
La Corée du Nord a menacé la semaine dernière de tirer quatre missiles au-dessus du Japon en direction du territoire américain de Guam, une île du Pacifique qui compte deux importantes bases militaires. Le jeune dirigeant a été informé de ce «plan visant à cerner Guam par le feu» lors de son inspection du commandement de la Force stratégique chargée des unités balistiques, a affirmé le 15 août l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
Une fausse alerte diffusée à la radio de Guam
En dépit de l'apaisement relatif dont les propos de Kim Jong-un semblent témoigner, les habitants de l'île de Guam redoutent toujours un tir nord-coréen. Le 14 août, deux stations de radio de l'île ont d'ailleurs accidentellement diffusé un message d'alerte pour prévenir d'une «menace imminente» – un signal d'une quinzaine de minutes destiné à prévenir les populations en cas d'attaque terroriste ou de typhons. Il s'agirait d'une erreur humaine : elle a néanmoins causé une certaine frayeur aux habitants de l'île, comme le rapporte The Guardian.
Le 9 août, le gouvernement nord-coréen a déclaré étudier un plan opérationnel pour faire feu sur les zones situées autour de Guam (où se trouvent une base navale et une base militaire américaines) avec une fusée balistique à portée intermédiaire Hwasong-12, selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA.