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Tensions Corée du Nord-Etats-Unis : la Russie s'inquiète des risques «très élevés» de conflit

Selon le chef de la diplomatie russe, Moscou espère que «le bon sens l’emportera» dans la crise nord-coréenne. Sergueï Lavrov a noté que la Russie s’inquiétait néanmoins d’un possible conflit dont les risques pourraient être «très élevés».

«La Corée du Nord affirme maintenant qu’elle dispose de tous les droits pour fabriquer l’arme nucléaire, et même qu’elle l’a déjà fait. Mais vous connaissez notre position : nous n’acceptons pas une Corée du Nord possédant l’arme nucléaire», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lors d'une prise de parole le 11 août dans le cadre d'un forum réunissant étudiants et jeunes spécialistes. Il a rappelé que Pyongyang avait signé le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires mais s'en était par la suite retiré.

Sergueï Lavrov a en outre souligné les vives inquiétudes de la Russie en ce qui concerne les tensions entre la Corée du Nord et Washington. «Les déclarations [américaines] sur la nécessité d’effectuer une frappe préventive sur la Corée du Nord, les déclarations de Pyongyang sur les frappes sur l’île Guam où se trouve une base militaire américaine, sont incessantes, et cela nous inquiète sérieusement», a confié le ministre.

«Les risques [de conflit] sont très élevés, surtout compte tenu de la rhétorique employée. On entend des menaces directes d’appliquer la force», a regretté le diplomate. «Mais nous espérons que le bon sens l’emportera», a-t-il poursuivi, en ajoutant : «Je crois personnellement que lorsque l'on en arrive à une confrontation, c'est celui qui est le plus fort et le plus intelligent qui doit faire un pas pour s’éloigner de la ligne rouge.»

Le ministre des Affaires étrangères a ainsi confirmé la position défendue ces dernières semaines par la Russie sur le dossier nord-coréen, consistant à prôner une solution diplomatique à cette crise.

Projet sino-russe de sortie de crise

Le chef de la diplomatie russe a également annoncé la mise au point par Moscou et Pékin d'un plan commun de règlement de la crise.

Celui-ci propose un gel des lancements de missiles et des tests nucléaires de la Corée du Nord, en échange d'un arrêt des manœuvres militaires de grande envergure menées conjointement par les armées des Etats-Unis et de la Corée du Sud. Un projet qualifié de «double gel» par Sergueï Lavrov.

Berlin aussi s'inquiète d'une hypothèse militaire

Un appel un apaisement des tensions a été exprimée plus tôt ce 11 août par la chancelière allemande Angela Merkel, qui a souligné que Berlin soutiendrait toutes les «solutions non militaires» de la crise nord-coréenne. La chancelière a également qualifié l'escalade verbale entre chefs d'Etat de «mauvaise réponse» à la situation.

«Je ne vois pas de solution militaire à ce conflit», a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse à Berlin, alors qu'elle était interrogée sur le tweet de Donald Trump annonçant que les options militaires américaines étaient «prêtes à l'emploi».

Ces dernières semaines, les tensions autour de la Corée du Nord ont atteint de nouveaux sommets, aboutissant à ce que le président américain promette à Pyongyang «le feu et la colère». En retour, Pyongyang a affirmé que Donald Trump avait «perdu la raison» et présenté un plan de tir de missiles dirigé sur la base américaine sur l’île de Guam, dans le Pacifique.