300 000 dollars : tel est le prix payé en 2017 par le Conseil national des réformes d'Ukraine à la société de lobbying BGR Group, chargée de véhiculer une image positive de l'administration de Petro Porochenko, d’après des documents consultés par RT.
Les confirmations de ce paiement, effectué en deux tranches, sont consultables dans la base de données ouverte établie par le gouvernement américain conformément à la loi sur le lobbying. Selon ces informations, l’argent a été utilisé pour promouvoir les intérêts de l’Ukraine auprès du Sénat et de la Chambre de représentants des Etats-Unis. Il n’est pourtant pas précisé quelles initiatives ou projets de loi ont été favorisés par les lobbyistes américains.
Le lien entre Porochenko et le groupe BGR a été révélé pour la première fois en janvier 2017. Le site du département américain supervisant les activités de ceux qui représentent des intérêts de pays étrangers aux Etats-Unis (Foreign Agents Registration Act) a alors publié un document selon lequel l’administration du président ukrainien avait engagé cette société de lobbying pour représenter ses intérêts sur le territoire américain. Après la diffusion de cette information par le journal The Hill, Kiev a vigoureusement nié, avant de reconnaître finalement, une semaine plus tard, qu'un contrat avait bien été conclu.
La société BGR Group a été fondée en 1991 et représente des clients de toutes les parties du monde auprès des institutions américaines. Il est intéressant de noter que Kurt Volker, le représentant spécial du département d’Etat américain pour les négociations concernant l’Ukraine, travaille chez BGR depuis 2011.
Le 2 août, le président américain Donald Trump a promulgué la loi sur les nouvelles sanctions contre la Russie adoptée par le Congrès américain. Six semaines auparavant, il avait reçu son homologue ukrainien à Washington. Après l’adoption des sanctions, le président Porochenko a notamment déclaré que cette décision avait été prise par le Congrès et le président américain conformément à l’accord entre Trump et lui-même. «Félicitations pour la signature de nouvelles sanctions des Etats-Unis contre la Russie ! Comme nous en avons convenu à Washington, le Congrès a adopté la loi et le président Donald Trump l’a signée. Les sanctions visent également le projet Nord Stream 2», a écrit Porochenko le 2 août sur sa page Facebook.
La loi américaine cible effectivement le projet de gazoduc Nord Stream 2, un gazoduc qui doit permettre de dédoubler les possibilités d'acheminement de gaz russe en Europe en passant par la Baltique. Le gazoduc devrait contourner l’Ukraine qui assure actuellement une partie de transit du gaz russe vers l’UE. Les entreprises européennes contribuant au développement de Nord Stream 2 pourraient dorénavant être sanctionnées en vertu de ces nouvelles dispositions américaines. En Europe, de nombreuses voix se sont élevées contre ces restrictions.