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«Militaires agressés par des migrants à Naples» : un incident défraie la chronique en Italie (VIDEO)

Une vidéo sur laquelle on peut voir un groupe d'hommes d'origine subsaharienne prendre à partie des soldats à Naples a été vue plusieurs centaines de milliers de fois. Relayé par la presse, l'incident a poussé le maire de Naples à réagir.

Une vidéo tournée depuis un balcon du quartier Vasco à Naples, proche de la gare centrale, a été publiée sur une page Facebook, où les riverains excédés ont l'habitude de partager images et témoignages de la dégradation de la qualité de vie dans les rues de leur ville. On y voit des hommes, visiblement originaires d'Afrique subsaharienne, prendre à partie un groupe de militaires en uniforme. La vidéo, visionnée plus de 400 000 fois, a été largement relayée sur les réseaux sociaux et par la presse nationale.

La faible qualité de la vidéo amateur ne permet pas de déterminer avec précision le contexte de la scène qui s'est déroulée le 6 août, mais son déroulement reste clair. Alors qu'un groupe de militaires en uniforme maintient allongé au sol un homme d'origine subsaharienne, une dizaine d'autres individus tentent d'empêcher, de manière agressive, les soldats d'agir. Les motifs de l'intervention des militaires demeurent inconnus, et l'on ignore si ceux-ci ont agi de manière brutale ou non. Une vidéo, tournée au même moment et d'un autre point de vue, laisse penser que l'homme au sol n'a pas fait preuve d'agressivité à l'égard des militaires.

D'abord reprise par la presse locale, à l'instar du quotidien napolitain Chronache di Napoli, qui évoque une «révolte des étrangers contre les soldats», l'altercation finit par intéresser la presse nationale. La Repubblica décrit la scène de la manière suivante : «Des militaires ont été encerclés et agressés par un groupe d'immigrés pour empêcher une arrestation.» Le journal de la première chaîne privée italienne, Canale 5, a également diffusé la vidéo dans son édition du 7 août.

«On est même sur Canale 5 !», exultent plusieurs riverains de Vasco sur le groupe Facebook, où nombre d'entre eux se félicitent du succès médiatique de la vidéo. «Nous avons eu une explosion du nombre des inscriptions [sur la page] !», se félicite l'une des administratrices de celle-ci. A côté de ces messages de satisfaction, ceux d'exaspération fleurissent : «On se sent abandonnés, on a peur pour nos familles», écrit une Napolitaine. «Abandonnés... et trahis !», commente l'homme qui a initialement partagé la vidéo.

L'affaire a pris une telle ampleur que le maire de Naples a fini par réagir face à la presse. Luigi De Magistris (dont le Mouvement orange est classé au centre-gauche) assure que la municipalité prend la sécurité des habitants au sérieux. «Quand ces choses arrivent, pas de doute, il faut du contrôle, de la prévention et de la répression», a-t-il affirmé, tout en mettant en avant les initiatives prises par l'exécutif municipal pour «redynamiser un quartier difficile», notamment sur le plan commercial.

De son côté, l'association antiraciste Rete antirazzista a condamné l'agitation suscitée par la diffusion de la vidéo. «Elle a été coupée : le migrant avait été frappé !», assure-t-elle. «Ne le frappez pas!», crie certes l'un des hommes attaquant les soldats – mais aucun coup n'est porté à l'homme à terre au cours des secondes qui précèdent l'arrivée de la dizaine de supposés migrants. La Repubblica décrit en outre les premières secondes de la vidéo comme étant «sans violence».

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