Proposée par les Etats-Unis, la résolution 2371 adoptée le 5 août par le conseil de sécurité de l'ONU vise à priver la Corée du Nord des revenus générés par ses ventes de fer, de minerai de fer, de plomb, de minerai de plomb, de poissons et de crustacés. En revanche, les nouvelles sanctions qu'elle contient ne concernent pas, comme évoqué il y a un mois, les livraisons de produits pétroliers à la Corée du Nord.
La résolution prévoit également l'interdiction de la création de toute nouvelle société commune entre entreprises étrangères et nord-coréennes, ainsi que l'arrêt de tout investissement supplémentaire dans celles qui existent déjà. Le texte adopté interdit à la Corée du Nord d'augmenter ses quotas de travailleurs à l'étranger.
Les navires nord-coréens qui violeront les résolutions de l'ONU sont désormais menacés d'être bannis des ports de tous les pays.
Parmi les nouvelles mesures liées au secteur de la finance, la Banque du commerce extérieur de la Corée du Nord, chargée des opérations en devises étrangères, a été ajoutée à une liste d'entités dont les avoirs sont gelés depuis l'entrée en vigueur de précédentes résolutions.
Dans la résolution, la Corée du Nord est accusée de se livrer à un «détournement massif de ses faibles ressources» pour continuer à développer «des armes nucléaires et plusieurs programmes coûteux de missiles balistiques».
Cette nouvelle résolution a pour objectif de pousser Pyongyang à la négociation après le tir de son premier missile intercontinental, le 4 juillet denrier, jour de la fête nationale américaine. La Corée du Nord a procédé le 28 juillet au tir d'un second engin similaire.
Selon les Occidentaux, l'ensemble des nouvelles sanctions devrait conduire à priver la Corée du Nord «d'un milliard de dollars de recettes» venant de ses exportations, à condition que les nouvelles mesures soient respectées par tous les membres des Nations unies. Dans leur globalité, les exportations nord-coréennes rapportent au pays chaque année trois milliards de dollars.
La balle est désormais dans le camp nord-coréen qui «doit répondre» aux demandes internationales, selon l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Nikki Haley. «Ce sont les sanctions les plus strictes contre un pays depuis une génération», a-t-elle lancé.
«Il est plus que jamais urgent de mettre un terme aux programmes nucléaire et balistique nord-coréens et de ramener Pyongyang à la table des négociations», a renchéri son homologue français, François Delattre. Selon elle, les nouvelles sanctions adoptées ont une capacité de «changer la donne».
Le nouvel ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, a toutefois souligné qu'il serait impossible de résoudre ce conflit avec seulement l'adoption de sanctions. Il a réclamé «une approche globale» et «une stratégie politique». Les sanctions «ne peuvent être une fin en soi» mais plutôt «un outil pour pousser ce pays à des discussions constructives», selon le diplomate russe.
«Toutes les parties doivent mettre en oeuvre les dispositions de la résolution», a relevé l'ambassadeur chinois à l'ONU, Liu Jieyi, en assurant que les nouvelles sanctions n'avaient pas vocation à «causer un impact négatif» sur la population nord-coréenne.
Le président américain Donald Trump a salué le vote unanime du conseil de sécurité, soulignant que les nouvelles sanctions auraient «un coût de plus d'un milliard de dollars pour la Corée du Nord».
Depuis le premier essai nucléaire nord-coréen en 2006, l'ONU a imposé au total, et en incluant le texte adopté le 5 août, sept trains de sanctions à la Corée du Nord, dont les trois derniers, nettement plus sévères que les précédents, incluent des mesures touchant directement à l'économie du pays.
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