International

«Nous ne sommes pas vos ennemis» : après les menaces, Washington tente le dialogue avec Pyongyang ?

Le secrétaire d'Etat américain a cherché à calmer le jeu avec la Corée du Nord, annonçant souhaiter des négociations. Et ce alors que le Pentagone avait déclaré, le 28 juillet, examiner des «options de réaction militaire»... Incohérence ?

«Nous ne cherchons pas un changement de régime, nous ne cherchons pas la chute du régime, nous ne cherchons pas une réunification accélérée de la péninsule, nous ne cherchons pas une excuse pour envoyer nos troupes au nord du 38e parallèle», a déclaré le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson à la presse, à Washington, le 1er août. 

Malgré les menaces répétées de Washington d'un recours à une solution militaire pour mettre fin aux programmes balistique et nucléaire de Pyongyang, Rex Tillerson a semblé vouloir rassurer les Nord-Coréens : «Nous ne sommes pas vos ennemis... nous ne sommes pas une menace», a-t-il assuré. 

Pour autant, la Corée du Nord représente toujours selon lui une «menace inacceptable» pour les Etats-Unis, susceptible de provoquer une réponse de la part de Washington. Le secrétaire d'Etat a néanmoins affirmé espérer que les deux pays règlent leurs différends par la négociation. 

«Nous aimerions nous asseoir autour d'une table et avoir un dialogue avec eux, à propos d'un futur qui leur donnerait la sécurité et la prospérité économique», a-t-il déclaré.

Le chef de la diplomatie de l'administration Trump a toutefois prévenu que des négociations n'étaient possibles qu'à condition que Pyongyang comprenne qu'«il n'y a pas de futur dans lequel la Corée du Nord détiendrait l'arme nucléaire».

Tout en affirmant que seuls les Nord-Coréens étaient à blâmer pour le climat actuel de tensions, Rex Tillerson a appelé à ce que la Chine fasse pression sur son voisin pour mettre fin à ses ambitions nucléaires, ce qui était déjà la position officielle des Etats-Unis. 

Bien que Pékin ait coupé des liens économiques importants avec son voisin ces derniers mois, la position chinoise reste de chercher à résoudre la crise nord-coréenne par la diplomatie, une position similaire à celle prônée par Moscou. 

Les commentaires du secrétaire d'Etat interviennent moins d'une semaine après que Pyongyang ait annoncé avoir testé avec succès pour une seconde fois un missile balistique intercontinental (ICBM). Washington avait également décrit le projectile comme balistique, et avait menacé Pyongyang d'«options de réaction militaire» en réaction à ce test.

L'armée russe, s'appuyant sur les données de son système de détection de missiles, avait néanmoins estimé qu'il s'agissait probablement d'un missile balistique à portée intermédiaire (IRBM).

Lire aussi : Les Etats-Unis pourraient mettre en place des sanctions commerciales contre la Chine