Les nouvelles sanctions contre la Russie promulguées le 2 août par Donald Trump ont mis fin «aux espoirs d'améliorer les relations de la Russie avec la nouvelle administration américaine», selon le Premier ministre russe Dmitri Medvedev.
«C'est une déclaration de véritable guerre économique contre la Russie», a-t-il même ajouté, dans une longue publication sur Facebook en russe et en anglais. Il a également anticipé que «sauf miracle», ces sanctions affecteraient les relations entre la Russie et les Etats-Unis «pour des décennies». L'homme d'Etat a en outre dénoncé la «faiblesse» de la Maison Blanche ainsi que son incapacité à résister aux pressions politiques intérieures dont elle aurait fait l'objet.
Pour Dmitri Medvedev, l'élite politique américaine, qui a massivement soutenu ces sanctions, n'a pas pris en compte les intérêts des entreprises multinationales du pays qui s'étaient pourtant opposées aux sanctions.
«Ces sanctions [...] ne peuvent pas être levées par le président sans l'accord du Congrès. Par conséquent, les relations entre la Russie et les Etats-Unis seront extrêmement tendues, quelle que soit la composition du Congrès et indépendamment de l'identité du président» a-t-il également déploré.
Alexandre Chérine, vice-président du comité de Défense et de Sécurité de la Douma (le parlement russe), a appuyé une partie des propos de son Premier ministre, en déclarant que qualifier ces sanctions de guerre économique était «très juste». Il a néanmoins estimé que Donald Trump n'était en rien une «marionnette». Selon lui, le président américain prétend que les parlementaires lui avaient forcé la main sur le texte de sanctions, quand bien même il soutiendrait celles-ci dans l'espoir de servir les intérêts américains, qui seraient pour lui «la seule chose qui compte».
Avant et après la promulgation des sanctions, Trump souligne leurs défauts
Donald Trump a signé les nouvelles sanctions anti-russes (mais aussi anti-iraniennes et anti-nord-coréennes) après son vote par une écrasante majorité des parlementaires, tout en déclarant que cette loi était «significativement imparfaite».
Avant même le vote, le volet du texte destiné à sanctionner Moscou pour ses ingérences supposées dans la campagne présidentielle américaine de 2016 avait déjà suscité des résistances de la part du locataire de la Maison Blanche. Un mécanisme inédit prévu par la loi déplaît particulièrement au chef d'Etat américain : les parlementaires s'arrogent le droit de s'interposer si jamais le président décide de suspendre des sanctions existantes contre la Russie.
Donald Trump avait la possibilité d'imposer son veto à ce texte. Néanmoins, il aurait suffi dans ce cas au Congrès de revoter à une majorité des deux tiers pour passer outre le veto, et il est d'usage que les présidents s'épargnent cette humiliation.
Le 3 août, confirmant son désaccord affiché avec le Sénat sur ce texte de sanctions, le président a tweeté : «Nos relations avec la Russie sont au plus bas niveau historique et [à un niveau] très dangereux. Vous pouvez dire merci au Congrès [américain], ces mêmes gens qui s'avèrent incapables de nous donner une couverture santé».