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Une thérapeute britannique préconise de prescrire des poupées gonflables d'enfants aux pédophiles

Selon le président d'un organisme britannique de prévention des agressions sexuelles, prescrire des poupées gonflables aux pédophiles pourraient empêcher ces derniers de succomber à leurs pulsions sur de véritables enfants.

Soigner les pédophiles et les empêcher d'agresser des enfants en leur fournissant des poupées représentant l'objet de leur désir ? C'est l'idée qu'a défendue le président de l'Organisation britannique de traitement spécialisé pour la prévention des agressions sexuelles (StopSO), Juliet Grayson. 

Comme «la méthadone pour les héroïnomanes» ? 

Dans les colonnes du quotidien britannique The Independent, cette thérapeute spécialisée dans le traitement des psychoses sévères déclare même que les poupées gonflables d'enfants pourraient être considérées comme «la méthadone pour les héroïnomanes».

Je connais un homme qui avait des poupées d'enfants était très heureux de les utiliser elles plutôt que de toucher un enfant. C'était déjà mieux que rien

Si on en croît cette scientifique, une poupée en silicone représentant un enfant pourrait dissuader un pédophile de commettre un crime :

«Pour ceux qui sont attirés exclusivement par les enfants, il n'existe aucune manière légale de satisfaire leurs désirs. Il leur est interdit de regarder des images à caractères pédopornographiques et même d'en dessiner. La seule solution qu'ils aient est de se masturber en fantasmant sur des enfants», semble déplorer la thérapeute, interrogée par The Independent

Et de s'expliquer : «Je connais un homme qui avait des poupées d'enfants, il en avait deux et était très heureux de les utiliser elles plutôt que de toucher un enfant. Ce n'était pas génial, mais c'était déjà mieux que rien».

Par ces commentaires, Juliet Grayson réagissait à une affaire récente de pédophilie ayant choqué le Royaume-Uni. Un ancien directeur d'école primaire, David Turner, a comparu pour des faits à caractère pédophile après avoir commandé une de ces poupées-enfants en ligne. Pour sa défense, il avait tenté d'expliquer qu'une telle poupée ne présentait aucun caractère obscène. Mais la cour de justice a rejeté cet argument. Quelques jours plus tôt, un sacristain de 72 ans comparaissait devant la justice pour des faits similaires.

Jon Brown, responsable du développement de la Société britannique pour la prévention des actes de cruauté envers les enfants, ne partage pas du tout le point de vue de la thérapeute Juliet Grayson. «Il n'y a aucune preuve que l'utilisation de soi-disant poupées gonflables d'enfants puisse empêcher d'éventuels agresseurs de commettre de vraies agressions sur de vrais enfants. En fait, il y a même plutôt un réel risque que ceux qui utilisent ces poupées ou d'autres accessoires sexuels finissent par considérer ce comportement comme banal et se mettent de nouveau à vouloir passer à l'acte sur un enfant, comme c'est le cas pour ceux qui consomment des images à caractère pédopornographique», a-t-il déclaré à The Independent.

Le sujet des poupées gonflables pour enfants fait débat depuis plusieurs années déjà, en Occident et en Asie de l'Est. En 2013, par exemple, un article du magazine Grazia traitait de la commercialisation de ces objets en Chine et au Japon.

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