Plus d'un million d'enfants en malnutrition seraient menacés par une épidémie de choléra dans certaines zones du Yémen, selon des déclarations du responsable de l'ONG Save the children au Yémen du 2 août 2017. L'organisation humanitaire prévoit d'envoyer des experts dans les zones les plus touchées.
Selon l'ONG, les enfants de moins de 15 ans de ce pays dévasté par la guerre civile depuis 2014, représentent déjà 44% des nouveaux cas de maladie et près de 32% des décès. Les affrontements et l'effondrement économique qui en a résulté ont placé des millions d'habitants au bord de la famine.
D'après les prévisions de l'Oxfam, l'épidémie de choléra pourrait bientôt attendre le seuil de 600 000 personnes contaminées, ce qui constituerait «le plus grand chiffre jamais enregistré en une seule année depuis que les mesures existent», excepté pour le cas d'Haïti en 2011.
L'épidémie de choléra a éclaté dans le pays en avril 2015, après le déclenchement du conflit opposant les rebelles chiites Houtis, alliés aux partisans de l’ancien président Ali Abdallah Saleh, aux forces loyales au président Abdrabbo Mansour Hadi. D'autres groupes armées d'inspiration djihadiste sont par ailleurs actifs dans le pays. La situation s'est aggravée avec l'intervention en 2015 d'une coalition arabe sous commandement saoudien aux côtés du camp loyaliste, qui a multiplié les bombardements, provoquant de nombreuses victimes et destructions. En deux ans ces combats auraient coûté la vie à 8 000 personnes et en auraient blessés 45 000 autres, selon l'ONU.
Le choléra, qui se développe au moyen de l'ingestion de la bactérie dans la nourriture et l'eau infectée par la bactérie vibrio cholerae, peut tuer en quelques heures si elle n'est pas traitée à temps. 450 000 personnes ont été infectées par cette maladie au Yémen depuis avril 2015 et 1 900 personnes en seraient mortes. Une «tragédie», selon Tamer Kirolos, représentant de Save the childrens au Yémen qui décrit pourtant une situation «facilement traitable» si les personnes avaient accès à des soins basiques. Selon les Nations Unies, 20,7 millions de Yéménites auraient besoin d'aide, sur une population de 28 millions de personnes.