Spécialisée dans les logiciels pour les salles de repos des entreprises, Three Square Market, basée dans le Wisconsin, a obtenu l'accord d'une cinquantaine de ses employés désireux de se faire implanter une puce RFID (Identification par radio fréquence) sous la peau.
Muni de cet implant, ils devraient pouvoir se connecter à leur ordinateur de travail et régler leurs achats d'un simple mouvement de la main. Le dispositif sera effectif dès le 1er août.
D'un coût unitaire de 257 euros pour une taille qui s'approche de celle d'un grain de riz, la puce sera insérée sous la peau de la main, entre le pouce et l'indexe. «C'est une avancée inéluctable et nous voulons faire partie des pionniers», a confié, enthousiaste, Todd Westby, patron de Three Square Market, à la chaîne américaine KSTP .
Toutefois, l'utilisation de la puce devrait rapidement être élargie à des usages autres que les commodités quotidiennes. «Nous prévoyons l'utilisation de ce dispositif pour débloquer son téléphone ou bien encore stocker des données médicales», ajoute Todd Westby. Le chef d'entreprise prévoit que cette technologie sera à l'avenir employée comme substitut au passeport.
Une pratique déjà existante mais dont l'arrivée prochaine en France reste peu probable
L'implantation sous la peau de puces électroniques a déjà gagné d'autres pays, où plusieurs entreprises l'ont déjà adoptée. C'est par exemple le cas en Suède. Epicenter, basée à Stockholm, a proposé à ses employés de se faire implanter ce dispositif sous la peau pour franchir les portiques de sécurité et payer leurs consommations à la cafétéria. En Belgique, New Fusion, établie à Bruxelles, permet à ses salariés d'allumer leur ordinateur par un simple mouvement de la paume de la main, remplaçant ainsi les mots de passe jugés insuffisamment sûrs.
En France, ce genre de procédé est encore loin d'être adopté. Et ce ne sont pas tant les obstacles éthiques que les risques pratiques liés à la préservation des données personnelles qui rendent improbable la généralisation de ces puces car les principales réserves à son utilisation émanent de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). Dans un avis du 26 septembre 2013, l'autorité administrative avait pointé du doit un usage «disproportionné» par rapport à son utilité. «L'usage de cette technologie soulève de nouvelles problématiques en matière de protection des données personnelles», constatait-elle prudemment.