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Le parlement catalan adopte une loi qui facilitera l'organisation d'un référendum d'indépendance

Les parlementaires catalans ont voté un texte leur permettant de convoquer plus facilement un référendum sur l'indépendance. Un vote est annoncé pour le 1er octobre, mais l'opposition régionale et le gouvernement national comptent s'y opposer.

Les séparatistes catalans viennent d'adopter ce 26 juillet une réforme parlementaire leur permettant de convoquer plus facilement un référendum d'autodétermination – un projet redouté et interdit par Madrid. La réforme, adoptée au parlement catalan par 72 élus sur 135, fait donc sauter des verrous qui rendaient l'organisation d'un référendum longue et difficile.

Les parlementaires pourront désormais adopter la loi convoquant le référendum par le biais d'une procédure accélérée avec un seul débat, sans examen en commission et sans amendements. Les juristes du Parlement s'étaient pourtant prononcés contre la réforme, et l'opposition aux séparatistes, de gauche comme de droite, a fait bloc contre le texte, qui viole selon elle les droits des parlementaires. 

Après l'adoption du texte, l'opposition ne décolère pas. «Vous allez trop loin, vous qui passez votre temps à vanter la démocratie», a notamment dit, lors du débat en séance plénière, l'élu du parti Catalogne Oui c'est possible (CSQP, classé à gauche), Joan Coscubiela. «C'est sans précédent dans notre démocratie», a estimé Carlos Carrizosa, porte-parole au parlement régional du principal parti d'opposition aux séparatistes, Ciudadanos (classé au centre-droit). 

Les séparatistes devraient par ce biais pouvoir faire adopter avec un seul débat, à partir de la mi-août, la loi qui convoquera un référendum prévu le 1er octobre. Cette loi sera toutefois certainement suspendue puis annulée par la Cour constitutionnelle, qui a interdit la tenue d'un référendum d'autodétermination que les indépendantistes réclament depuis 2012. Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a pour sa part promis d'empêcher la tenue du scrutin, menaçant de poursuites et de sanctions ceux qui l'organiseraient.

Malgré ces obstacles de taille, les séparatistes demeurent déterminés. «Notre engagement avec le peuple et avec le Parlement catalan est clair [...] Aucune suspension, aucune menace ne pourra empêcher les Catalans de décider de leur avenir de façon démocratique», a prévenu le 24 juillet le président catalan, Carles Puigdemont, dans un entretien au quotidien français Le Figaro. Un peu plus tôt, le ministre de l'Intérieur catalan avait déclaré que la police régionale faciliterait l'organisation du référendum, même interdit. Dans la foulée, Carles Puigdemont a même poussé ses ministres les plus tièdes à partir, pour s'assurer de la loyauté de ses troupes face aux menaces de Madrid. 

Selon un récent sondage, 49,4% des Catalans sont contre la sécession, et 41,06% veulent se séparer de l'Espagne. Mais une large majorité, plus de 70% des Catalans, souhaitent ce référendum.

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