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Donald Trump ne laissera pas Bachar el-Assad «s'en sortir» après ses «horribles» agissements

Le président des Etats-Unis Donald Trump a déclaré lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche qu'il n'était pas un «fan» de son homologue syrien Bachar el-Assad, et que celui-ci devrait rendre des comptes pour ses «horribles» agissements.

Alors qu'il s'exprimait depuis la Maison Blanche à l'occasion d'une conférence de presse avec le Premier ministre libanais Saad Hariri, le président des Etats-Unis Donald Trump a déclaré ce 25 juillet qu'il n'était pas un «fan» de Bachar el-Assad et qu'il entendait bien le faire répondre de ses actes.

«Je pense évidemment que ce qu'il a fait à ce pays, et à l'humanité, est horrible», a déclaré Donald Trump. Le président des Etats-Unis a assuré qu'il n'était pas du genre à regarder Assad «s'en sortir après ce qu'il a essayé de faire et ce qu'il a commis à de nombreuses reprises».

Si le président Obama avait franchi cette ligne et fait ce qui aurait dû être fait, je pense que ni la Russie ni l'Iran ne seraient [en Syrie]

Le président républicain a aussi une nouvelle fois critiqué son prédécesseur Barack Obama, pour ne pas avoir respecté sa promesse faite en 2013 d'intervenir contre Damas en cas de recours aux armes chimiques, alors que Washington avait accusé l'armée syrienne d'avoir fait usage de telles armes. Ce qu'avait notamment contesté Theodore Postol, professeur au Massachusetts Institute of Technology. «Il aurait dû franchir cette ligne rouge parce qu'il y a eu des agissements atroces contre l'humanité, notamment [l'utilisation] de gaz et un massacre perpétré au gaz», a martelé Donald Trump. «Si le président Obama avait franchi cette ligne et fait ce qui aurait dû être fait, je pense que ni la Russie ni l'Iran ne seraient [en Syrie]», a-t-il ajouté.

Inconstance américaine sur la Syrie

Quatre jours auparavant, Tom Bossert, conseiller en sécurité intérieure de Donald Trump, avait expliqué la nouvelle stratégie des Etats-Unis en Syrie, lors d'une réunion annuelle d'acteurs de la sécurité nationale et du renseignement à Aspen, dans le Colorado. «Je ne crois pas qu'il soit important, pour nous, de voir le départ d'Assad comme un prérequis», disait alors le responsable américain.

Au gré de leurs déclarations au sujet du président syrien, les autorités américaines envoient les signaux d’une politique fluctuante. Le 12 avril dernier, Donald Trump avait qualifié Bachar el-Assad de «boucher» et, le même jour, le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson avait réaffirmé la volonté des Etats-Unis de voir le président syrien quitter le pouvoir. Pourtant, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, avait affirmé en mars que Washington ne considérait plus le départ de Bachar al-Assad comme une priorité.

Pendant sa campagne présidentielle, Donald Trump s'était distingué de sa concurrente démocrate en présentant notamment Bachar el-Assad comme un potentiel partenaire dans la lutte internationale contre le terrorisme. Une position audacieuse dans le monde politique américain que, semble-t-il, le Républicain a rapidement délaissée après avoir accédé à la Maison Blanche.

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