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Israël s’immisce dans la polémique sur la pièce de théâtre sur Merah et demande son interdiction

Le ministre israélien de la Culture Miri Regev a écrit à son homologue française Françoise Nyssen pour lui demander d'interdire une pièce de théâtre controversée, sur les dernières heures du djihadiste toulousain Mohamed Merah.

La polémique concernant la pièce «Moi, la mort je l'aime comme vous aimez la vie», écrite par l'auteur algérien Mohamed Kacimi, retraçant les dernières heures du terroriste Mohamed Merah et présentée dans la programmation off du festival d'Avignon s'internationalise. 

Dans une lettre, datée du 18 juillet, la ministre israélienne de la Culture Miri Regev, membre du Likoud (droite) connue pour ses nombreuses querelles avec le monde artistique israélien, a ordonné à son homologue française Françoise Nyssen «d'empêcher que cette pièce ne soit montrée dans la sphère publique».

«Cette pièce doit être interdite et ne devrait être montrée sur aucune scène», a écrit Miri Regev, dans la lettre, en anglais, dont l'AFP s'est procurée une copie.

«Il est grand temps que nous, les ministres d'Etat démocratiques, joignions nos forces afin d'arrêter cela, plutôt que de soutenir le terrorisme et des formes terroristes de propagande, déguisés en exercices de liberté d'expression», poursuit-elle. 

«La France a été l'objet, comme de nombreux autres pays, malheureusement, d'attaques terroristes terribles et brutales. Vous devriez donc faire de votre mieux pour arrêter les spectacles et pièces de théâtre susceptibles d'encourager les sentiments de pardon et de sympathie envers les terroristes», conclue-t-elle.

La pièce avait suscité de vives réactions d'associations et de proches des victimes ainsi qu'une plainte pour apologie du terrorisme et antisémitisme contre son auteur et son metteur en scène, Yohan Manca. 

Des avocats de proches de victimes de Mohamed Merah avaient notamment demandé au metteur en scène et à l'auteur du texte l'annulation de la dernière représentation de la pièce, qui s'est finalement déroulée sans incident à Avignon le 11 juillet.

Latifa Ibn Ziaten, mère d'un militaire tué par Merah avait déclaré à l'AFP ne pas avoir apprécié la pièce : «Montrer ça […] ça peut tenter ces jeunes, ça peut montrer que c'est un héros aujourd'hui, j'ai pas trouvé ça intelligent. Je suis pour la liberté de musique, de théâtre, la liberté, mais pas de cette manière-là», avait-elle affirmé.

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