Le Daily Mail s'est fait l'écho d'un mémo pour le moins inhabituel qu'auraient reçu les ministres du Royaume-Uni au sujet du Brexit. Celui-ci évoque la stratégie que mettrait en place la France depuis l'élection d'Emmanuel Macron afin d'«affaiblir le Royaume-Uni».
Ce rapport a été rédigé à la suite du voyage en France de Jeremy Browne, ancien du bureau de l'Intérieur britannique et désormais représentant de la City pour les négociations du Brexit. Celui-ci, après avoir rencontré plusieurs responsables politiques, banquiers et diplomates français à Paris, notamment au Sénat, à Bercy et à la Banque de France, dit avoir été frappé par «l'ivresse» à laquelle les responsables français qu'il a rencontrés seraient en proie depuis l'élection d'Emmanuel Macron.
Le gouvernement français est activement engagé dans une entreprise de nuisance et de destruction du secteur financier britannique
«Le gouvernement français est activement engagé dans une entreprise de nuisance et de destruction du secteur financier britannique», affirme le mémo, qui évoque même un «sabotage». «Ils sont on ne peut plus clairs quant à leurs objectifs : l'affaiblissement de la Grande-Bretagne et de la City», peut-on également lire dans le document au sujet des responsables politiques français qu'a rencontrés Jeremy Browne.
Ce dernier s’inquiète d'ailleurs de voir «des représentants français tourner autour de Londres en proposant des sommes colossales aux entreprises installées dans la City pour s'installer en France». Les préoccupations dont témoigne ce mémo quant à l'attitude française sont en outre renforcées par les différentes prises de position du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui a loué le Brexit comme «une opportunité extraordinaire pour la France».
«Il est évident que la France perçoit désormais le Royaume-Uni comme un adversaire et non plus comme un partenaire», s'alarme Jeremy Browne, qui souligne plus précisément le rôle de la Banque de France. «Ce fut sans doute la pire rencontre à laquelle j'aie assistée», raconte-t-il à propos d'un rendez-vous à cette dernière, précisant que les Français étaient en faveur du Brexit le plus «dur» possible. Le mémo qu'il a rédigé affirme par ailleurs que tous les Etats européens ne partageraient pas la volonté affichée par Paris de rompre avec Londres, mais qu'ils ne seraient «pas en mesure» d'empêcher le gouvernement français de mener à bien sa stratégie.