«Avant tout, nous arracherons la tête de ces traîtres», a lancé sans ambages Recep Tayyip Erdogan, le 15 juillet 2017, à propos des responsables de la tentative avortée de coup d'Etat qui s'est déroulée il y a un an, jour pour jour. Le président turc a ajouté qu'il approuverait le rétablissement de la peine capitale en Turquie si les parlementaires votaient en ce sens. «Nous sommes un Etat de droit. Si cela m'est présenté après être passé par le Parlement, alors je l'approuverai», a-t-il affirmé.
Sur le même ton implacable, le chef d'Etat a fait savoir qu'il comptait faire porter aux putschistes emprisonnés un «uniforme unique, comme à Guantanamo», lorsque ceux-ci se présenteraient devant un tribunal. Une référence à la combinaison orange revêtue par les prisonniers suspectés de terrorisme dans la fameuse prison militaire américaine à Cuba.
Cette déclaration faisait écho à une polémique qui a éclaté cette semaine, après qu'un putschiste présumé s'est présenté à son procès avec un T-shirt portant l'inscription «héros» en anglais.
Le président turc inaugurait le soir du 15 juillet à Istanbul un monument en hommage aux 249 personnes tuées la nuit du putsch manqué, dont l'épisode le plus sanglant a eu lieu sur l'un des ponts qui enjambe le Bosphore, désormais rebaptisé «pont des Martyrs du 15 juillet».
Si la déroute des militaires félons a été saluée comme une victoire démocratique par Recep Tayyip Erdogan, les purges auxquelles le dirigeant a procédé depuis ont suscité l'inquiétude des partenaires occidentaux d'Ankara et des organisations de défense des droits de l'Homme.
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