«Nous voulons donner une chance à la coopération [avec la Russie]», a déclaré un conseiller de Donald Trump, Sebastian Gorka, le 13 juillet, dans une interview à CNN. Celui-ci a expliqué que la Maison Blanche envisageait par conséquent de restituer à la Russie deux bâtiments diplomatiques russes saisis dans le cadre de sanctions prises en décembre 2016 par l'administration Obama.
Washington avait alors décidé, entre autres, d'expulser 35 diplomates russes, en réaction à l'«ingérence» présumée de Moscou dans la présidentielle américaine et à la «pression» qu'auraient subie les diplomates américains se trouvant sur le sol russe. Les autorités russes avaient alors décidé de ne pas prendre de contre-mesures.
«Nous pouvons ne pas partager la même philosophie, mais il y a des sujets d’intérêt commun»
L'administration Trump, désormais, semble vouloir donner une chance au rapprochement avec la Russie, compromis par les décisions de l'administration Obama.
«Le fait est que nous pouvons ne pas partager la même philosophie, ne pas partager le même point de vue sur le monde mais il y a des sujets d’intérêt commun», a estimé le conseiller. Il a pourtant ajouté que la restitution des biens ne se ferait pas sans conditions. «Si nous observons des gestes de bonne volonté de la part du Kremlin, concernant des points tels qu’un cessez-le-feu [en Syrie], alors il y a probablement une chance pour que survienne l'amélioration dans les relations entre nos deux capitales que [le secrétaire d’Etat] Rex Tillerson souhaiterait voir», a déclaré Sebastian Gorka.
En commentant les déclarations du fonctionnaire américain, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, s’est insurgé des conditions posées par Washington. «Le retour des biens diplomatiques à la Russie ne peut pas et ne doit pas être conditionné par quoi que ce soit. Cela contredit le droit international de la façon la plus catégorique», a-t-il déclaré aux journalistes le 14 juillet.
Alors que la Russie avait choisi à l'époque de ne pas répondre immédiatement aux mesures contre ses diplomates prises par les Etats-Unis, le sujet a refait surface dans l’actualité en début de la semaine, lorsque la presse russe a mis la main sur des informations concernant d’éventuelles contre-mesures que préparerait Moscou. Ces intentions ont été confirmées par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, qui a noté que la patience de la Russie commençait à atteindre ses limites. «Je considère qu'il est indigne pour un grand pays qui lutte pour le respect du droit international comme les Etats-Unis, de laisser la situation en suspens», a-t-il déclaré le 11 juillet.
Néanmoins, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a assuré, le 14 juillet, que Moscou ne comptait pas précipiter la mise en place de ces contre-mesures. D’après elle, le 17 juillet, Sergueï Riabkov, ministre-adjoint des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, et Thomas Shannon, assistant du Secrétaire d'État américain, tiendront des «consultations» sur les problèmes entachant les relations bilatérales russo-américaines. «[Mais] si l’affaire n'avance pas, nous devrons effectivement prendre des mesures de réponse, nous l’avons déjà annoncé plusieurs fois», a prévenu Maria Zakharova, en précisant que Moscou pourrait notamment envisager de réduire le nombre de diplomates américains présents en Russie.