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Diplomates russes expulsés des Etats-Unis : Moscou envisage des représailles contre Washington

Le chef de la diplomatie russe a confirmé les informations du journal Izvestia, qui avait annoncé une réponse de Moscou à Washington après l'expulsion en décembre 2016 de ses diplomates, malgré l'absence de mesures de rétorsion dans un premier temps.

«Nous réfléchissons actuellement à des mesures concrètes [en représailles à l'expulsion fin 2016 par l'administration américaine de 35 diplomates russes], mais je ne pense pas que l'on doive en délibérer publiquement», a déclaré le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov à des journalistes russes à Mauerbach, en Autriche, où il participait à une réunion des chefs de diplomatie des pays de l'OSCE.

Le journal russe Izvestia a rapporté la 11 juillet, en citant une source diplomatique anonyme, que Moscou s'apprêtait à expulser près de 30 diplomates américains et à saisir certaines propriétés américaines en Russie.

Cette mesure interviendrait en représailles à la décision de Barack Obama d'expulser des Etats-Unis 35 diplomates russes et leurs familles, prise en décembre 2016. Parallèlement, deux bâtiments constituant la propriété diplomatique russe aux Etats-Unis avaient été saisis. Ces mesures ont été entreprises suite à l'adoption de nouvelles sanctions antirusses, motivées par une «ingérence» présumée de Moscou dans la présidentielle américaine et la «pression sur les diplomates» des Etats-Unis se trouvant sur le sol russe.

Le président russe Vladimir Poutine avait alors décidé de ne pas répliquer en expulsant à son tour des diplomates américains, invitant au contraire leurs enfants à la fête traditionnelle organisée au Kremlin à l'occasion du Nouvel An et du Noël orthodoxe.

«Indigne de laisser la situation en suspens»

Sergueï Lavrov a estimé que l'administration Obama voulait envenimer le plus possible les relations russo-américaines et faire tout pour que l'administration Trump se retrouve dans un piège. «Nous ferons bien entendu tout pour que la vérité triomphe et que le droit international et la justice soient rétablis», a-t-il ajouté.

Le ministre a noté que selon lui, la situation qui s'était créée était «scandaleuse». «Je considère qu'il est indigne, pour un grand pays qui lutte pour le respect du droit international comme les Etats-Unis, de laisser la situation en suspens», a-t-il martelé.

Si Donald Trump avait dans un premier temps prôné un rapprochement avec Moscou, sa position s'est progressivement durcie, malgré une rencontre en marge du G20 avec Vladimir Poutine.