International

Moins de tensions, plus de coopération : Manille souhaite améliorer sa relation avec Pékin

Les Philippines ont décidé de mettre en sourdine leur différend avec la Chine au sujet des frontières maritimes en mer de Chine méridionale, afin de renforcer leurs relations économiques avec le géant asiatique.

«La sagesse de notre président [Rodrigo Duterte] lui permet d'être suffisamment pragmatique et réaliste pour considérer les aspects positifs d'un renouvellement de notre relation avec la Chine», a confié le ministre philippin du Commerce et de l'Industrie Ramon Lopez au South China Morning Post le 12 juillet.

«[Le président] a affirmé dans plusieurs de ses déclarations qu'il fallait mettre de côté nos différends quand cela était possible, afin [...] de se concentrer sur la coopération entre la Chine et les Philippines», a-t-il expliqué.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, s'opposant ainsi aux prétentions rivales des Philippines et d'autres pays riverains (Vietnam, Brunei, Malaisie), qui contrôlent chacun plusieurs îles de cette zone stratégique.

Le 12 juillet 2016, la Cour permanente d'arbitrage de La Haye avait donné raison aux Philippines dans un litige les opposant à la Chine sur ce sujet, estimant que Pékin n'avait pas de «droits historiques» sur la majorité des eaux stratégiques de cette mer. Une décision que la Chine avait déclaré ne pas reconnaître ni accepter.

Par la suite, des signes d’apaisement entre les deux pays ont pu être observés, comme la levée de l'embargo chinois sur les importations de bananes et de mangues depuis les Philippines, en octobre 2016.

«La croissance va encore s'intensifier, c'est seulement maintenant que nous commençons à percevoir la totalité des bénéfices d'une relation ressuscitée et renouvelée», a prédit Ramon Lopez. Ce dernier a annoncé que l'archipel cherchait à accroître son PIB de 7 à 8% dans les cinq prochaines années, ajoutant que les liens économiques avec la Chine constituaient pour cela un facteur décisif.

Un nouvel assombrissement des relations sino-philippines n'est toutefois pas à exclure ; pas plus tard que fin mai, en effet, le président Duterte avait affirmé que les dirigeants chinois avaient brandi la menace d'une «guerre» si les Philippines persistaient à revendiquer des ressources situées en mer de Chine méridionale.