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Les Etats-Unis et la Russie bientôt à l’origine de zones d'exclusion aérienne en Syrie ?

Washington est prêt à travailler avec Moscou pour établir des zones d'exclusion aérienne en Syrie, a annoncé le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, avant la première rencontre entre les présidents russe et américain prévue le 7 juillet.

Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a souligné la «responsabilité particulière» de la Russie, alliée du gouvernement syrien, pour «parvenir à la stabilité» en Syrie.

«Les Etats-Unis sont prêts à explorer la possibilité d'établir avec la Russie des mécanismes communs assurant la stabilité, y compris des zones d'exclusion aérienne, des observateurs du cessez-le-feu, et une livraison coordonnée de l'aide humanitaire», a fait savoir le secrétaire d'Etat américain.

«Si nos deux pays travaillent ensemble pour établir la stabilité sur le terrain, cela posera des fondations pour une avancée vers un accord sur l'avenir politique de la Syrie», a-t-il ajouté, alors que les relations entre Washington et Moscou se sont récemment tendues sur la Syrie.

Rex Tillerson a publié son communiqué avant de rejoindre le président Donald Trump qui est en déplacement en Europe. La Syrie sera immanquablement au menu de la première rencontre entre le président américain et son homologue russe, Vladimir Poutine, à l'occasion du G20 qui se tiendra à Hambourg, en Allemagne, les 7 et 8 juillet.

Rex Tillerson a tenu ces propos alors que les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par les Etats-Unis, sont entrées dans Raqqa, dernier grand fief urbain du groupe Etat islamique en Syrie.

Daesh enchaîne les revers

«[Daesh] pourrait être au bord de la défaite complète en Syrie si toutes les parties se concentrent sur cet objectif», a souligné le secrétaire d'Etat amériain. «Nous appelons toutes les parties, dont le gouvernement syrien et ses alliés, les forces d'opposition syriennes et les forces de la coalition menant la bataille contre Daesh, à éviter d'entrer en conflit entre elles et à respecter les frontières géographiques des zones de "désescalade"», a encore dit précisé Rex Tillerson.

Le crash d'un avion syrien, abattu le 18 juin par des forces rebelles soutenues par les Etats-Unis, a ravivé les tensions entre Washington et Moscou, le Kremlin n'hésitant pas à dénoncer un «acte d'agression».

Rex Tillerson a qualifié le 6 juillet ces incidents de «mineurs» et s'est félicité de la coopération entre Washington et Moscou en matière de communication militaire, pour notamment définir en Syrie des zones dites de «désescalade», visant à éviter les incidents aériens.

«[Les Etats-Unis et la Russie] ont encore certainement des différends sur un certain nombre de sujets, mais nous avons le potentiel pour nous coordonner de manière appropriée en Syrie afin de parvenir à la stabilité», a-t-il ajouté.

La Russie, l'Iran (également alliée du gouvernement syrien) et la Turquie, soutien des rebelles, ont adopté début mai à Astana un plan pour créer quatre zones sécurisées en Syrie, afin d'instaurer une trêve durable dans ces régions.

Mais deux jours de négociations début juillet à Astana n'ont pas permis de trouver un accord sur la mise en place de zones de «désescalade» permettant un cessez-le-feu durable en Syrie.

Moscou vient en outre d'annoncer que la police militaire russe serait déployée le long des lignes de démarcation des zones de désescalade en Syrie, afin de contrôler le respect des accords de paix. La Russie a en outre proposé à d’autres pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants, anciennes républiques soviétiques) d'envoyer des missions de maintien de la paix en Syrie.